Juin est un mois consacré à la sensibilisation sur l’albinisme, au Burkina Faso. Pour l’occasion, l’Association des Femmes Albinos du Burkina (AFAB) en collaboration avec la fondation Slamazone organise une semaine durant, des activités pour promouvoir l’inclusion effective de la personne atteinte d’albinisme. Ce mardi 11 juin 2024 à Ouagadougou, l’association a consacré sa deuxième journée d’activité, au nettoyage du CSPS de Karpala.
Placée sous le thème « 10 ans de la journée internationale de sensibilisation à l’albinisme : impact sur les communautés locales et nationales », cette 6ème édition de l’albiweek tient toute ses promesses. Daba à la main, pelles, balais, machettes, brouettes…, ce sont les outils utilisés par les participant.es pour le nettoyage du CSPS. Dans une ambiance bon enfant, chacun y met son énergie pour rendre le cadre propre.
Malika Ouattara, présidente de la fondation Slamazone et co-initiatrice de cette semaine, n’a pas manqué de dire un mot à ce sujet. « Cette journée nous permet de montrer le beau côté de l’albinisme. Nous avons recensé, je me rappelle depuis la 1re édition, plus de six cent albinos au Burkina Faso. Il ne faut pas voir la personne albinos comme une personne marginalisée mais, plutôt comme une personne à part entière, intégrante de notre communauté et leur créer la place qu’il leur faut » a-t-elle souhaité.
Elle poursuit : « C’est quelque chose qui ne s’arrêtera pas. Deux personnes noires peuvent donner naissance à un albinos, deux personnes albinos peuvent donner naissance à une personne noire, c’est génétique. Ce n’est pas une maladie, pas un handicap et c’est quelque chose qui ne va pas disparaître du jour au lendemain. Donc, nous pensons que la société doit simplement créer un cadre adéquat pour les accueillir ».
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Au Burkina Faso, vue les difficultés que rencontrent les albinos, l’AFAB à jugé bon d’aller au-delà d’une journée. Elle veut sensibiliser la société burkinabè sur les difficultés que rencontrent les personnes atteintes d’albinisme et l’albinisme elle-même qui est ignorée par beaucoup de personnes.
« En tant que personne atteinte d’albinisme. On naît déjà avec des problèmes de santé. Nous n’avons pas la mélanine. Cela fait qu’on est très sensible. Donc, la plupart des personnes albinos grandissent par la suite, avec des problèmes de peau. Également toutes les personnes albinos naissent avec des problèmes de vue. C’est la raison pour laquelle, nous avons choisi cette formation sanitaire pour montrer qu’il faut rendre sain, le cadre de santé. Quand le climat est chaud, même si tout le monde en souffre, les personnes atteintes d’albinisme en souffre encore plus », confie Maimouna Dené, présidente de l’AFAB.
Pour Sheryfa Afizza Paré, secrétaire générale de l’AFAB, l’albiweek représente beaucoup pour elles parce que les choses ont beaucoup évolué par rapport à la 1ère édition en 2019 notamment sur le volet sanitaire. « Nous avons eu à soigner beaucoup de personnes atteintes d’albinisme qui était atteintes de cancer et nous avons fait des plaidoyers au niveau de notre état afin qu’il puisse vraiment essayer de se pencher sur la situation que vivent ces personnes. Nous pouvons dire en sommes qu’il y a des avancées même s’il manque des moyens », s’est-elle-réjouie.
Sherifa Paré n’a pas manqué de rappeler quelques objectifs de l’AFAB qui est d’œuvrer au bien-être de la femme albinos, la mère d’enfant albinos, les personnes atteintes d’albinisme et d’autonomiser les personnes atteintes d’albinisme.
Elle a conclu en lançant un cri de cœur afin que les gens acceptent les personnes atteintes d’albinisme autour d’eux et qu’ils les aident à faire la sensibilisation en venant participer aux activités. En cela, ils pourront montrer aux personnes atteintes d’albinisme qu’elles sont aimées, considérées, et qu’elles ne sont pas seules.
En rappel, l’albiweek se tient du 10 au 15 juin 2024.
Monique Savadogo
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