Porter une grossesse, c’est donner la vie. Chaque grossesse est unique, mais le suivi prénatal est essentiel pour la santé de la mère et du bébé. Cela l’est davantage lorsque la mère est du groupe sanguin 0- Ida Louise Kinda, sage-femme à l’Association burkinabè pour le Bien-être familial (ABBEF), nous explique le protocole à connaître pour les femmes du groupe sanguin 0-.
Si par exemple, la femme enceinte est du groupe 0 négatif ? Que faire ?
Si on découvre son stéréotypage, c’est-à-dire son groupe sanguin 0- pendant la grossesse, à 28 semaines de la grossesse, il y a tout un protocole qui est mis en œuvre. A 28 semaines de la grossesse, elle doit prendre le vaccin Anti D et dans les 72h qui suivent l’accouchement, on fait le bilan de l’enfant. Si l’enfant, est de rhésus positif, on refait encore le vaccin à la maman. Mais si, l’enfant est de rhésus négatif, il n’y a pas de problème.
Quelle sont les conséquences du manquement de ce vaccin sur la santé de la mère et de l’enfant ?
Si cela n’est pas fait, la mère va développer des anticorps qui vont détruire les anticorps d’une grossesse ultérieure. C’est-à-dire qu’elle va accoucher, il n’y a pas de problème si le vaccin AntiD n’est pas fait. Mais, à la prochaine grossesse, systématiquement, son corps va produire des anticorps qui vont détruire les anticorps du nouveau fœtus et cela va provoquer des avortements à répétition.
Je souligne également que si elle a subi également un avortement, on doit faire le serum AntiD même si on ne connaît pas le stéréotype du bébé. Sinon, elle va passer le temps à avoir des avortements à répétition.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez généralement avec les femmes enceintes ?
Les principales difficultés sont les retards de la consultation du 1er contact parce qu’il faut essayer de rattraper les choses et les rendez-vous manqués. Dès que nous avons des difficultés qui dépassent nos limites, on la réfère à un gynécologue pour une meilleure prise en charge.
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Quels conseils avez-vous pour nos lecteur.ices ?
Il y a une étude qui a montré qu’à peu près 15% des femmes enceintes développent des complications pendant la grossesse et pendant l’accouchement. Donc, les huit contacts sont très importants en même temps, cela devient une préoccupation de santé publique. Durant ces huit contacts, en matière de management de qualité de l’offre de service, il y a ce qu’on appelle l’offre voulue et l’offre délivrée. L’offre voulue, c’est ce que la femme attend de nous, agents de santé et l’offre délivrée, c’est ce que nous offrons. Et il faut qu’il y ait une qualité dans l’offre de ses services.
Pour éviter les complications, pendant les huit contacts, on va adopter le protocole de la préparation à l’accouchement et aux urgences, et la consultation est vraiment recentrée sur la femme. On cause avec la femme pour essayer d’évaluer son environnement, qu’est ce qui est susceptible de provoquer une interruption de cette grossesse, qu’est ce qui est susceptible d’entraîner des complications ?
Et dans cette préparation, on essaie de dire aux femmes qu’il se peut qu’il y ait des urgences. Comment parer à ses urgences ? Il faut essayer de mettre un peu d’argent de côté pour pouvoir faire face aux différentes dépenses au cas où il y a une complication, identifier le centre où elle veut accoucher, qui doit l’accompagner. Cela devient une préoccupation de santé publique et c’est vraiment important que les femmes suivent ses consultations prénatales. C’est pour leur bien et le bien de l’humanité entière.
Monique Savadogo