Le Réseau des Médias africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) a organisé un atelier sur la santé infantile, le 17 mai 2024 à Ouagadougou. Au cours de cet atelier, plusieurs thèmes de communications ont été abordés. Dr Sandrine Kaboré, pédiatre et chef de service de la santé de l’enfant, des adolescents et des jeunes, a présenté l’état de la santé infanto-juvénile au Burkina Faso.
En 2021, selon le bilan de l’UNICEF sur l’état des enfants dans le monde, le Burkina Faso fait partir des 21 pays ayant les taux les plus élevés de mortalité infantile. La mortalité néonatale est plus importante avec 60% des décès infantiles.
En 2021, une enquête démographique de santé a révélé que sur 1000 naissances des enfants de moins de 5 ans, 18 meurent avant 1 mois (la mortalité néonatale), 30 meurent avant leur premier anniversaire (mortalité infantile) et 48 meurent avant leur cinquième anniversaire (mortalité infanto-juvénile).
Dr Sandrine Kaboré a précisé que les régions les plus touchées par la mortalité infanto-juvénile sont la région des Cascades, du Sahel et du Sud-Ouest. Ces décès sont liés au paludisme grave (18,2%), aux naissances prématurées (7,2) et à la malnutrition aigüe sévère avec complication (5,9%).
Il faut noter que le retard dans la décision d’aller consulter, le retard dans le transport dû au mauvais état des routes et de l’insuffisance de moyens de transports, le retard dans l’administration des soins due entre autres à l’insuffisance de personnel, l’insuffisance d’équipement… sont les facteurs favorisants ces mortalités.
Dr Sandrine Kaboré a mentionné le fait que plusieurs stratégies pour la survie de l’enfant ont été mis en place par l’état à travers entre autres, la gratuité des soins, le paquet de services essentiels, les traitements préventifs intermittents contre le paludisme, la vaccination, l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH, le rattrapage vaccinal, la formation des volontaires de santé…etc.
Cependant, il est important d’informer que des difficultés ont été enregistrées notamment la fermeture de 15% de formations sanitaires dans huit régions du Burkina Faso, à cause de la crise sécuritaire.
L’État a mis en place plusieurs stratégies pour réduire cette mortalité infantile, mais elle reste toujours un défi malgré les progrès importants.
Monique Savadogo