Le 15 mai, décrété journée des coutumes et traditions a, sans surprise connu une forte célébration au Burkina Faso. Pour l’occasion, nous avons sillonné la capitale du pays des hommes intègres pour échanger avec la population.
De religion musulmane, Amidou Taonsa considère que la journée des coutumes et traditions est une très belle initiative. ‘’C’est une idée qu’il fallait développer depuis bien longtemps. Mais ce n’est pas du tout tard. C’est une initiative qui va beaucoup nous être utile’’, a-t-il relevé.
Nous avons oublié nos coutumes et nos traditions, a-t-il indiqué, et nous pratiquons différentes religions. Pourtant, ce n’est pas une chose normale, a regretté notre interlocuteur du jour. Il pense que tout ce à quoi chacun se fie est bien car ceux qui font confiance à nos coutumes et traditions ne sont pas à blâmer.
‘’A l’occasion de cette journée, toute pratique est bonne. Que ceux qui veulent égorger de poulets, cabri et mouton le fassent ! Ça va contribuer à la protection de la nation’’ a-t-il souligné. Il a aussi salué le choix de l’État, d’avoir instauré cette journée. Cela montre à quel point, les coutumes du pays sont importantes.
Tout comme son prédécesseur, Assane Bougma trouve que c’est une bonne idée de célébrer les coutumes et traditions. Mais, ce n’est pas suffisant. Le gouvernement et les chefs coutumiers devraient d’abord enseigner ce que sont la tradition et les coutumes aux jeunes. « Ils ne savent même pas de quoi on parle. On parle de ce que nos parents ont légué. Mais, rien ne nous a été légué. Nous avons juste entendu parler. Nous n’avons rien vu’’, a-t-il déploré.
Regardez par exemple, ajoute Assane Bougma, ce qu’on nous enseigne à l’école! Ça ne vient pas de nous mais, on s’investit fort pour apprendre. Donc, ça devrait même être un intérêt pour nos coutumes.
A l’écouter, le cas de la génération présente est déjà « foutu ». Selon ce dernier, s’il se prononce, c’est pour qu’ensemble, l’on s’interroge sur ceux qui sont encore plus jeunes et ce qui peut être fait. ‘’Ce n’est pas du tout compliqué. La façon dont les initiateurs de cette journée ont procédé, ils peuvent faire pareil pour inculquer l’importance de nos coutumes et traditions aux plus jeunes’’, a expliqué Assane Bougma avant de s’interroger ‘’A l’église, la lecture de la bible est obligatoire. Pourquoi ne pas alors faire pareil, avec nos coutumes ?’’
Abdoul Bassirou Batiéné, lui, estime que la journée des coutumes est la plus noble décision du gouvernement. ‘’Elle est normale et il n’y y a rien à dire. Quand de nombreuses personnes s’unissent pour faire quelque chose, il faut surtout se joindre à eux. Les coutumes et traditions émanent de nos aïeux et un être humain ne doit surtout pas oublier ses origines’’, a-t-il affirmé
De ses dires, c’était ça, la religion. Mais, l’islam et le christianisme sont arrivés et nombreux ont tourné à la dérive. Depuis lors, et plus rien ne va. Certes, je suis musulman pratiquant, a-t-il précisé. Mais, je salue ceux qui sont restés fidèles à nos traditions.
Abdoulaye Ouédraogo
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