Le slam gagne du terrain et séduit de plus en plus d’adeptes. Parmi eux, figure en bonne place Françoise Siambo, connue sous le nom de scène, Massahh. Étudiante en communication à l’Université Aube Nouvelle de Bobo-Dioulasso, cette passionnée du slam a fait une entrée remarquée dans cet univers en décrochant le titre de championne nationale du slam poésie en 2023. Dans cet entretien exclusif, elle partage avec nous son amour pour le Slam et revient sur les différents trophées qui ont jalonné son parcours.
Après plusieurs tentatives, vous avez remporté le titre de championne nationale du slam poésie en 2023 au Festival international d’éloquence Slam Éveil (Fese). Pourquoi était-il important pour vous de participer à ce concours ?
J’ai pris part à cet événement parce que j’aime l’écriture de façon générale. Avant le slam, je faisais le théâtre et je consignais tout ce que je ressentais dans des écrits. Cet événement était une autre façon d’exprimer ce ressenti.
Au début, je voulais juste m’essayer en slam. Après avoir perdu, j’ai senti que quelque chose me manquait.. Le slam devenait une partie de moi sans que je ne le sache. Je ne sais plus pourquoi, mais je voulais ce trophée à tous les prix. Pour le slam, j’ai dû laisser l’école pendant quatre ans. Ce n’est pas ce trophée que j’allais abandonner.
Quelle est la particularité de ce concours qui vous tenait tant à cœur ?
Les compétitions me permettent de me surpasser, d’aller à la recherche de l’inspiration. La majeure partie des compétitions proposent des soutiens financiers. C’est-à-dire des primes (mais que nous ne gagnons très souvent pas même après avoir gagné). Moi, j’avais besoin de ces trophées et titres pour me prouver que je peux réussir dans le slam. Il ne suffisait pas d’être bon, comme les gens le trouvent, il faut l’excellence. Je ne veux pas être cette slameuse qu’on rencontre au hasard des circonstances.
En plus de ce titre, quel autre trophée avez-vous remporté ?
J’ai obtenu le premier prix en slam lors de la Compétition des Scolaires en Culture en 2019 à Dédougou, mes toutes premières fois de slamer.
Après, j’ai tenté des compétitions. Plusieurs, je n’en sais plus trop, jusqu’en 2023 où je remporte le trophée de Fese International, Premier Prix « Je Slam Pour La Sécurité Routière » ; premier prix Femme De Slam ; Championnat national de slam poésie Burkina Faso et enfin, le Concours international Jeune Littéraire catégorie slam, devant le Mali le Sénégal, Togo…
Malgré tous vos prix, vous êtes dans l’ombre. Qu’est ce qui explique cela ?
Il faut dire que quelque part, les différents titres n’ont pas tenu leurs promesses. C’est à dire, que je n’ai pas reçu ce qui m’était dû, ou que j’ai reçu à moitié. Je n’ai pas eu de soutien en tant que tel. Également, je suis un peu trop réservée. Chose qui ne rend pas la tâche facile quand il faut approcher des personnes.
Quelles messages pouvez-vous donner à celles qui veulent emboîter vos pas ?
A toutes celles qui voudraient se lancer dans le slam, je leur dit : COURAGE. Si c’est vraiment ce qu’elles veulent, le slam lui-même viendra vers elle, même si elles veulent abandonner.
Des perspectives ?
Le 21 mai prochain, à partir de 07h15 GMT, c’est le lancement officiel de mon clip intitulé RENDEZ-VOUS AU SOMMET.
En plus de cela, du 16 au 25 mai, je serai au Gabon pour me produire en spectacle, avec Ombr Blanch que j’appelle affectueusement mon papa.
Je dis merci à Queen Mafa pour l’occasion qu’elle m’offre pour m’exprimer. Merci à chacun de vous, d’avoir pris de votre temps pour me lire.
Entretien réalisé par Monique Savadogo