Il était quasiment rare de voir une femme se lancer dans le domaine de la boucherie, en particulier, les tripes de bœuf (boyaux) et les abats. Pourtant, est cette brave dame a fait ce choix, sans regrets. Zoom sur Solange Ilboudo, une bouchère qui force l’admiration.
S’il y a bien une catégorie de viande prisée par de nombreux consommateurs, ce sont les pattes, les tripes et les abats précuits de bœuf. L’activité que mène Solange Ilboudo. Comment Solange Ilboudo est-elle arrivée dans ce business ? Après ses études en transport et logistique, son regard s’est tourné vers la boucherie notamment la vente des tripes de bœufs et les abats. « A l’abattoir, on me disait que la boucherie n’est pas pour les femmes, la société aussi. Beaucoup me disaient que je n’allais pas pouvoir tenir car pour eux, c’est du jamais vu. Vendre des tripes, c’était un métier de basse classe pour eux. Mais, aujourd’hui, j’emploie huit personnes pour ce même travail. Nous vendons des tripes déjà nettoyées prêt à l’emploi. Je suis bouchère et je n’y compte pas changer de métier », a-t-elle lancé fièrement.
Dans l’abattoir où elle travaille, Solange Ilboudo est l’unique femme et de surcroît la plus jeune. Elle dit s’être intéressée à ce domaine car les tripes peuvent être consommées par tout le monde. Cependant, l’accessibilité de cette viande pose problème car il y a des heures fixes pour l’avoir. Elle n’est pas disponible à toute heure de la journée et le travail demande beaucoup de temps et d’attention. Si elle est mal lavée, elle entraîne des problèmes gastronomiques. L’idée qu’elle a trouvée pour résoudre le problème de temps et d’énergie des femmes, c’est de rendre cette viande accessible. « A partir de 1000 F CFA, il est possible de s’octroyer un produit. Les abats sont vendus par kilo », indique-t-elle.
Aussi, pour se procurer les tripes, il faut aller de bonne heure à l’abattoir. Cependant ces difficultés ne semblent pas affecter la détermination de Solange car, cette dernière reste campée sur sa décision, bouchère à jamais.
Totalisant huit ans d’expériences, Solange Ilboudo estime que le métier nourrit son homme surtout qu’il évolue. « Pour un début, on prenait avec un sachet de 25 francs et on commercialisait, aujourd’hui on peut aller à une dizaine par jour », a-t-elle souligné.
Audacieuse et ambitieuse, Solange Ilboudo rêve de voir ses projets se réaliser car des projets, elle en a. Commercialiser les abats de bœuf au-delà des frontières du Burkina est un projet qui lui tient à cœur.
A cela s’ajoute, l’obtention de son propre abattoir car la qualité du boyau dépend de son traitement depuis l’abattage. Pour clore, dame Solange rêve de voir ses enfants pérenniser cette activité.
Fabrice Sandwidi
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