Sensibiliser, accompagner, transmettre et valoriser le patrimoine culturel engagent beaucoup de responsabilités. Comment les femmes peuvent contribuer à la promotion de ce patrimoine, plusieurs facteurs entrent en jeu.
La femme dans la cellule familiale joue un rôle primordial dans l’éducation, des enfants. Elles peuvent contribuer facilement à l’enracinement des valeurs en montrant aux enfants les bonnes pratiques. Elles sont beaucoup plus en contact avec les enfants que les hommes. « Déjà, les femmes sont au cœur même de ces valeurs. Ces valeurs ne sont pas le fait des hommes ni le fait des femmes. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, parmi les autorités élues trésors humains vivants, il y a des hommes, il y a des femmes », a souligné Moctar Sanfo, directeur générale de la culture.
Aussi, lors les journées portes ouvertes sur le patrimoine culturel, a-t-il mentionné, les femmes et les enfants sont présents. Ils se mobilisent sur les lieux. « A mon sens, les femmes sont au cœur de cette promotion et nous souhaitons que cela le soit davantage », a-t-il exhorté.
Selon Moctar Sanfo, le patrimoine culturel dans la langue mooré, est appelé « Rog m’miki (basga), ou encore de façon littérale « Né trouver, mourir laisser ». Autrement dit, ces valeurs doivent être vulgarisées à travers un partage de connaissances avec la jeune génération. Mais, ce dernier aspect bien qu’il soit d’intérêt public est souvent un point sensible, soulevant la question de la transmission du savoir.
D’une part, les détenteurs de savoir hésitent à passer le flambeau car ils estiment qu’il n’y a pas quelqu’un digne de confiance et apte à recevoir, ce trésor. De l’autre côté, des gens veulent véritablement apprendre mais n’ont pas envie de se lancer, à cause de tout ce que cela implique comme engagements et responsabilités. Des réalités qui justifient en partie, ce relâchement vis-à-vis de la promotion du patrimoine culturel.
« Je pense que c’est un peu ça. Dans notre tradition, il y a tellement d’interdits qu’on a érigés autour de la chose culturelle. Défense de… Interdit de… Si tu fais ci, tu deviens ça, etc. De par le passé, il n’était pas rare d’entendre qu’un tel était là, il avait un bon remède contre la morsure du serpent ou telle maladie. Et finalement, il s’en va et ne partage ses connaissances avec personne. C’est vraiment un manque à gagner » , a soutenu le directeur général de la culture.
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Moctar Sanfo rassure que le département en charge de la culture travaille à travers la promotion des trésors humains vivants et bien d’autres mécanismes, à donner la possibilité d’une mise en contact entre ces deux mondes.
Françoise Tougry