Le mouvement citoyen Femin-In a échangé, ce jeudi 07 mars 2024 à Ouagadougou, avec les hommes et les femmes de média sur un projet de plaidoyer dénommé ‘Compter pour toutes’’. Ledit projet milite en faveur des Droits et Santé sexuels et reproductifs (DSSR), et contre les Violences basées sur le Genre (VBG). Les conférencières du jour espèrent bénéficier d’un accompagnement conséquent afin d’atteindre leurs objectifs.
8 pays (le Burkina Faso, le Mali, le Niger, la Guinée, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et la Mauritanie) sont la cible du projet de plaidoyer, ‘Compter pour toutes’’. Il s’agit d’une campagne de mobilisation sociale et politique dans les lois de finances de ces différents pays. L’objectif est de réussir à adopter une ligne budgétaire pour la collecte des données qualitatives et quantitatives relatives aux Violences sexuelles et sexistes (VSS). Débuté en juillet 2023, « Compter pour toutes » prend fin, ce mois-ci. Le mouvement citoyen Femin-In est l’organisation féministe choisie pour piloter le projet au niveau du Burkina d’où la conférence de presse de ce 7 mars 2024.
De la nécessité de financer la collecte des données
Au Burkina Faso, les données sur les VSS sont d’abord enregistrées par la police, les services de santé et de l’action sociale dans le cadre de leurs activités d’enregistrement des informations générales sur leurs services. Elles sont ensuite compilées au niveau de la Direction générale des Études et des Statistiques sectorielles (DGESS) des ministères de la Sécurité, de la Santé et celui de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, qui publient un annuaire statistique annuel.
Des données primaires et secondaires sont également produites par les chercheur·euse·s dans le cadre d’études abordant spécifiquement les questions de VSS. Des subventions sont d’ailleurs octroyées pour ce type de recherches en Master. Les organisations religieuses et coutumières et les Organisations de la Société civile collectent également des données, principalement qualitatives, par le biais, par exemple, de recueil de témoignages, d’enquêtes ou de rapports de projets. Souvent, ces organisations collaborent avec d’autres structures pour obtenir des données, tels que les services de santé ou encore le ministère en charge de la Femme et ses directions provinciales. De manière générale, les autorités religieuses et coutumières sont peu impliquées dans la collecte alors qu’elles gèrent souvent des cas qui ne sont pas déclarés auprès de la police.
Au regard de la situation, le mouvement Fémin-In lance des recommandations. Le point focal du projet, Dr Sirina Ouédraogo, a laissé entendre qu’il faut renforcer les capacités et augmenter les moyens techniques, humains et financiers alloués aux acteur·ice·s de la collecte. Il faut également améliorer la synergie et la collaboration entre les acteur·ice·s de la collecte de données.
Il importe aussi d’adopter une approche participative des communautés concernées dans la collecte, de moderniser les méthodes de collecte tout en garantissant la protection des données personnelles et la confidentialité des victimes de VSS.
Des activités réalisées
Dans le cadre de l’exécution du projet, on note l’atelier multi-acteurs qui a réuni les professionnels de la santé, de la justice et de la police. Les échanges ont porté sur l’impact du manque de données sur leur travail et les difficultés rencontrées lors de la collecte des données.
La seconde activité porte sur la tribune régionale. Elle consiste en l’élaboration d’un texte régional déplorant l’état actuel des violences sexistes et sexuelles (VSS) et invite à l’action.
Une troisième activité portant sur la campagne digitale s’est tenue du 27 février au 15 mars 2024. L’avant dernière activité a été un cadre d’échange avec les acteurs intervenant dans la collecte des données (spécialistes de collecte de données, les sociologues et les féminines).
Françoise Tougry
Fabrice Sandwidi