Le Conseil national de la Lutte contre la Pratique de l’Excision (CNLPE) a tenu une assemblée générale, ce vendredi 29 décembre 2023, afin de faire l’état des lieux sur la pratique de l’excision au Burkina Faso. Cette assemblée générale est placée sous la présidence de la ministre en charge de de l’Action humanitaire Nandy Somé Diallo.
Afin de contribuer à la promotion de l’élimination des mutilations génitales féminines dans la perspective de tolérance zéro, le Conseil national de Lutte contre la Pratique de l’Excision a tenu une assemblée générale au cours de laquelle, il a fait le bilan des activités réalisées et les perspectives. Le conseil a également présenté la nouvelle stratégie de mise en œuvre des activités du Plan stratégique national de Promotion de l’élimination des Mutilations génitales féminines (MGF) avec le changement institutionnel.
La présente rencontre a aussi été le lieu d’échanger avec les membres du CNLPE sur leurs rôles et contributions pour l’atteinte de la tolérance zéro aux MGF dans un contexte à fort défi sécuritaire.
A en croire le directeur de cabinet du ministère en charge de la solidarité Soumèla Sakho, représentant madame la ministre, les données de l’enquête Démographique et de Santé (EDS 2021) au Burkina Faso montrent que la prévalence de l’excision a diminué, passant de 77 % en 2003 à 56 % en 2021. Aussi, parmi les filles de 0-14 ans, la prévalence de l’excision chez les filles est en baisse depuis 2010, passant de 13 % à 9 % en 2021.
« Nous pouvons nous réjouir de nous maintenir leader et même champion dans la promotion de l’élimination des MGF en Afrique. Cependant, force est de constater l’existence de quelques poches de résistance dans certaines localités caractérisées par la pratique clandestine, le rabattement de l’âge à l’excision, et la pratique transfrontalière avec la complicité de certaines communautés qui continuent de solliciter les services des exciseuses » a-t-il déclaré.
Nonobstant cette baisse considérable et l’obtention des résultats assez satisfaisants, des actions ont été menées en vue de maintenir la place de leader, du Burkina Faso dans la promotion de l’élimination des MGF en Afrique notamment la commémoration de la journée internationale de la tolérance zéro aux MGF, le 06 février 2024 et de la journée nationale de lutte contre la pratique de l’excision, le 18 mai 2024, la poursuite de la prise en charge psychosociale et médicale des filles et femmes victimes et porteuses des séquelles de l’excision.
Le conseil a également présenté la nouvelle stratégie de mise en œuvre des activités du Plan stratégique national de Promotion de l’élimination des Mutilations génitales féminines (MGF) avec le changement institutionnel. La présente rencontre a aussi été le lieu d’échanger avec les membres du CNLPE sur leurs rôles et contributions pour l’atteinte de la tolérance zéro aux MGF dans un contexte à fort défi sécuritaire.
À l’ouverture de l’assemblée générale, Soumèla Sakho, a salué la présence des participants et rappelé que le Secrétariat permanent du Conseil national de Lutte contre la Pratique de l’Excision a été supprimé et que les missions sont désormais attribuées à la Direction générale de la Famille et de l’Enfant (DGFE).
Pour le directeur de la promotion et de la protection de la famille, Sahid Kobeane, beaucoup d’acquis ont été engrangés durant ces 30 ans de lutte contre les Mutilations génitales féminines. Des enseignants formés sur la thématique, beaucoup de sensibilisation, des cellules de veille mise en places pour lutter contre cette pratique et cela est à saluer.
Fabrice Sandwidi.