Dans le cadre des 16 jours d’activisme sur les Violences basées sur le Genre (VBG), célébrés du 25 novembre au 10 décembre, Oxfam a organisé un concours national de slam. Cette compétition a connu son apothéose ce samedi 2 décembre 2023, à Ouagadougou. Nafissatou Bélèm est la lauréate.
Il est 15 h 15 minutes quand nous sommes entrés dans la grande salle du Conseil burkinabè des Chargeurs. La cérémonie se tient sous le thème « Tous unis, investir pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles». Des hôtesses habillées en orange nous accueillent. « Soyez la bienvenue !», lancent-elles, le sourire aux lèvres. Comme pour nous récompenser d’être parmi les premiers à arriver dans la salle, une hôtesse nous tend un tee-shirt après nous avoir enregistrés parmi les participants.
A 15h 51 minutes, le disc joker (DJ) marque une pause dans son animation musicale pour laisser place à une jeune dame vêtue d’une combinaison, qui prend le micro. La salle bondée de monde, focalise toute son attention sur cette dame, c’est la maîtresse de cérémonie. Après avoir déroulé le programme, elle annonce un groupe artistique pour une prestation. L’hymne national du Burkina Faso est entonné à travers des coups de balafon.
Pour lancer le début de la cérémonie, le directeur pays de Oxfam, Omer Kaboré prend la parole. Il explique le contexte qui a prévalu à l’organisation de ce concours. « Dans le contexte actuel de crise sécuritaire et humanitaire au Burkina Faso et dans le sahel en général, d’après les données de ONU femmes, on estime à l’échelle mondiale que 736 millions de femmes soit 1 femme sur 3, ont été victimes de violence physique ou sexuelle de la part de leur partenaires intimes… » souligne-t-il.
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La prestation des candidats
Le jury composé de Malika la slamazone, Abiba Ouattara, Zoma Juliette et de Michel Ouédraogo, après avoir expliqué les critères de notation, laisse la place à la première candidate du nom de Lankone Rachida, étudiante en 2ème année de médecin. Puis, Carol Hien, étudiant en journalisme. Nafissatou Bélèm, elle aussi est étudiante en journalisme
Dans la salle, on peut apercevoir les différents fan-clubs qui ne cessent d’acclamer leurs candidats pour les encourager. Une pause musicale est observée, avec la slameuse «Authentique» pour permettre au public de regagner ses esprits. Après quelques minutes de prestation, Assétou Koné, la 4ème candidate fait son entrée. Après avoir laissé son fan club dans un tonnerre d’applaudissements, elle laisse la place au 5ème et dernier candidat Désiré Dabiré, étudiant en master 2 de droit.
L’attente des résultats : l’angoisse des candidats
Tous les candidats sont passés, le jury se retire pour mieux se concerter afin de décider du sort des cinq candidats. Dans les coulisses, les battements de cœur ont pris un rythme supérieur à la normale. On pouvait lire la peur, le stress dans les yeux de chaque candidat pendant ce temps d’attente des résultats.
Qui des 05 candidats remportera le trophée contre les VBG? Cette question, toute la salle se la posait. Après plus d’une trentaine de minutes d’animation musicale, le jury fait son entrée et la salle devient silencieuse. Pour féliciter et encourager la participation masculine, Oxfam y consacré un prix dénommé « le prix coup de cœur ». C’est Hien Carol qui le remporte avec une enveloppe de 50.000francs.
Assétou Koné repart avec le 5ème prix composé d’une enveloppe de 50.000, de gadgets et une attestation de participation.Avec une moyenne de 13/20, Désiré Dabiré repart avec le 4ème prix composé d’une enveloppe de 100milles francs, des gadgets et une attestation de participation. Carol Hien rafle encore le 3ème prix composé d’une enveloppe de 150 mille, des gadgets et une attestation de participation. 200 mille francs, des gadgets et une attestation de participation, c’est le prix que remporte la 2è, Rachida Lankone.
La place tant convoitée revient à Nafissatou Bélèm qui repart avec un trophée, 250 mille francs, des gadgets et une attestation de participation. Dans les coulisses, l’on entend un confrère journaliste taquiner la lauréate « on se voit après pour partager les 250 mille », a-t-il lancé à la jeune dame qui sourit.
La lauréate, Nafissatou Bélèm a exprimé sa fierté pour le prix qui lui a été décernée. « Ce soir, c’est un sentiment de fierté. Fière d’avoir pu concocter un travail que le jury a trouvé important. D’autant plus que je pourrais participer à la conscientisation de la poignée de personnes qui était dans la salle. J’espère qu’à travers les écrans, je pourrais toucher le maximum de personnes sur les violences basées sur le genre surtout les violences faites aux femmes » , a laissé entendre Nafissatou.
Aux environs de 18h, le stress et les peurs se sont dissipées, chaque candidat connaît désormais son sort, entre rires, accolades, félicitations et encouragements, le concours de slam contre les violences basées sur le genre se referme.
Saïbata Guiro