Ramata Zoungrana Yaguibou, native de Pô est gérante d’un kiosque au quartier Cissin, à Ouagadogou. Titulaire du BEPC, elle se voit obliger d’interrompre ses études pour des raisons de santé. Rétablie, elle se tourne vers le commerce pour gagner sa pitance. La quarantaine révolue, cette femme courageuse tente de se faire une place dans le milieu de la restauration.
Ramata Zougrana Yaguibou n’a pas toujours évolué dans la restauration. Après l’obtention de son BEPC en 1998, elle opte pour la comptabilité. La première année, suite à une maladie, elle ne parvient pas à composer le premier trimestre. Ce qui l’amène à redoubler sa classe. Parallèlement à ses études, elle tente sa chance dans les concours de la fonction publique, mais sans succès. Elle décide alors de se lancer dans le commerce particulièrement dans la vente des habits pour bébés. Le bailleur demande une caution de six à 12 mois. De 25 000F CFA, le loyer est passé à 35 000F.
Ses moyens financiers étant limités, il n’est pas aisé pour Ramata Zoungrana d’honorer ces engagements. Pour y faire face, la commerçante instaure un kiosque à café dont les bénéfices permettront de soutenir financièrement la boutique de prêt-à-porter. Mais, au regard de tout ce qu’elle a investi dans le projet du kiosque, elle persévère dans ses activités. « Dans la vente des habits, le paiement est plus rapide seulement lors des fêtes alors qu’au niveau de la restauration, les gens mangent à tout moment. Le peu que je gagne est régulier et chaque jour, je ne peux pas manquer de quelque chose », déclare-t-elle.
La gestion du kiosque est l’idée d’une de ses amies évoluant dans ce domaine et qui la convainc que c’est vraiment rentable. Elle se consacre désormais, entièrement à la gestion du kiosque au détriment de la vente des habits pour bébés.
Ce qui me plaît dans ce métier, déclare-t-elle, c’est la mobilité. Ne pas rester constamment assise et sur place maintient en bonne santé.
Sonmaila Yaméogo fréquente le restaurant, depuis deux ans. Pour lui, elle est une femme battante qui se débrouille bien mais, il lui manque seulement les moyens.
De l’avis de Nabi Romuald, tout le monde apprécie le travail de Ramata Zoungrana, « La nourriture est succulente et elle aime la propreté », précise le client.
A en croire, Ramata Zoungrana, au-delà du fait que les gens viennent manger, la restauration a des avantages car elle ouvre d’autres portes. « Par exemple, le fait d’aider mes enfants à avoir de la place à l’école ou quand j’ai un besoin à la mairie », explique-t-elle.
Le métier nourrit son homme, déclare dame Ramata, d’autant plus qu’on ne va plus débourser pour payer à manger ailleurs. DE plus, elle arrive à se prendre en charge. Ramata qui ambitionne de faire de ce kiosque, un grand restaurant invite les bonnes volontés à la soutenir. Elle reste ouverte à toute forme de collaboration.
Valérie Rachel Ouédraogo stagiaire