Dans le cadre du festival Wekré, le parc urbain Bangr-Wéogo a ouvert ses portes, depuis ce lundi 06 novembre 2023, au marché des arts contemporains de Ouagadougou. La 4ème édition met en lumière le savoir-faire des femmes avec pour thème « L’invention de la femme en art. »
Lancé officiellement, ce mardi 07 novembre 2023 à Ouagadougou, le marché d’art contemporain a réuni plus d’une soixantaine d’exposants du Burkina Faso, du Niger, de la République démocratique du Congo, du Mali, du Bénin, de la Guinée, de la Côte d’Ivoire et du Togo. Les exposants, majoritairement des femmes, ont montré leur savoir-faire en art.
Magnifier les femmes émergentes et engagées, surtout dans la création artistique, c’est l’objectif de la 4ème édition du festival Wékré. Flore Wendlassida Kaboré, artiste plasticienne burkinabè a présenté trois toiles. La première est nommée la voie des « 100 visages ». Elle essaie de rentrer dans le contexte de la situation actuelle du Burkina où des milliers de personnes veulent s’exprimer mais n’ont pas de voix. Elle représente à travers sa toile, cette partie de la population.
La deuxième toile, intitulée « les inattendus » aborde toujours le même thème. La troisième est « L’apparition » de l’invisible à l’état visible. « C’est pour dire que l’apparition est une vision, une sorte de vision, tu peux être là et d’un coup, tout apparaît comme de la lumière. », a-t-elle précisé.
Marie Alida Sanou, étudiante en nutrition-diététique et artiste plasticienne burkinabè affiche des tableaux qui montrent la beauté des femmes africaines.
Sur son premier tableau, elle essaie de représenter une femme africaine avec les motifs et les mèches, une femme qui met son corps en valeur mais, cache un mystère.
Son deuxième tableau nommé « Femme imba » est une toile de 50 sur 80 cm. Les femmes imba font partie d’un peuple nomade situé au Nord-Est de la Namibie. Elles utilisent du beurre et l’ocre rouge pour se coiffer. La particularité de leurs coiffures et les colliers et bijoux que portent ces femmes a fortement inspiré la jeune artiste.
« Elles acquièrent des colliers, des bijoux au fil des années et là, c’est leur coiffure particulière qui m’a touchée. En tant qu’artiste plasticienne qui utilise beaucoup les couleurs ocre et les mèches, je me suis dit que c’est une belle occasion de mettre ces éléments ensemble afin de créer quelque chose sur ma toile », a-t-elle expliqué.
Atte Nomao Zeinabou connue sous le nom de Denise est une artiste plasticienne du Niger. Pour sa première participation au festival Wekré, elle présente ses œuvres qu’elle nomme la Badossa. « Chez nous au Niger, les femmes peulh sont spéciales. Elles sont d’une beauté spéciale. Elle a une coiffure, les boucles d’oreilles, ses chaines. C’est pour ça que j’ai décidé de peindre une belle Badossa représentant la beauté et la nature reflétant la culture du Niger », a justifié Denise.
Elle dépeint aussi les problèmes auxquels sont confrontées les femmes face à leur vision de la vie, à leurs projets d’avenir. A une période de sa vie, la femme ressent le besoin de se marier et fonder une famille. C’est un temps où plusieurs femmes font face aux préjugés, au regard de la société. C’est sur un tableau nommé « Regard créactif » que Zeinabou a décrit cette réalité.
Christelle Nathalie Nonguierma alias Ambrititude Néfertiti body painter burkinabè, présente une femme avec un maquillage artistique sur le corps, où chaque festivalier peut peindre ce qu’il veut.
Elle a fait une performance qui s’appelle Transition. C’est-à-dire l’évolution de la femme à travers l’art. « Au début, c’était un modèle, quelqu’un qu’on utilisait à chaque époque, chaque temps et il y a des styles différents. Entre temps, elle a eu l’opportunité d’être artiste. Donc, la femme est passée de model artiste à artiste. C’est pour ça que je dis qu’elle est en transition », a souligné Néfertiti.
Saibata Guiro
Valérie Rachel Ouédraogo stagiaire