Les dés de la première édition des 48 heures de la mère célibataire sont jetés, ce samedi 30 septembre à Ouagadougou. C’est une initiative de l’association des mères célibataires en détresse. L’activité permettra pendant deux jours, une mutualisation des efforts à travers des échanges et des activités génératrices de revenus.
Ce sont des femmes et des jeunes filles, des mères et leurs enfants qui ont investi l’espace Morène, ce samedi matin pour être témoins du lancement de la première édition. Placée sous le thème « Participation de la mère célibataire au développement socio-économique dans un contexte de défi sécuritaire », une quarantaine de femmes a marqué sa présence à ce rendez-vous.
Safiatou Romane Nacro, participante et membre de l’association, a salué à juste titre, l’initiative. « La présidente de l’association a commencé y a longtemps. Au début, c’était difficile car souvent, quand elle allait voir des gens pour expliquer le projet, d’autres l’écoutaient et d’autres ne voulaient même pas entendre parler de ça. Mais au fur et à mesure qu’elle continuait, y a des gens qui ont commencé à comprendre. Et cette année, ça a marché », a-t-elle expliqué. Safiatou Nacro est d’ailleurs la formatrice en savonnerie. Elle a partagé son expérience avec les autres femmes dans la fabrication du savon, du shampoing, du démêlant et du savon de nettoyage.
Au cours de la formation tenue auparavant, les participantes ont également appris la création d’accessoires en pagnes et la production des mets locaux ou des pays côtiers notamment du Bénin. Et tous ces articles sont exposés à la rue marchande qui prend fin demain.
La promotrice de l’évènement, Hadiara Nacro a fait savoir qu’une mère célibataire est tout simplement une mère qui élève seule son ou ses enfants. Depuis deux ans, l’association a décidé de venir en aide et d’accompagner les mères célibataires démunies dans leur effort de se procurer un bien-être social afin de pouvoir offrir à leur tour, un meilleur cadre de vie à leur progéniture.
« On le dit souvent, les femmes ne peuvent tout faire toutes seules. Mais, elles font depuis que certains hommes les ont abandonnées depuis l’annonce de la grossesse. Et pour d’autres, c’est le décès des hommes », a-t-elle regretté.
A l’endroit de toutes ces femmes considérées comme mères célibataires (la veuve-mère qui s’occupe seule de ses enfants, la divorcée-mère qui s‘occupe seule de ses enfants, la jeune fille-mère qui s’occupe seule de son enfant), Hadiara les invite à rejoindre l’association. C’est un cadre d’entraide et d’échanges. « Il y a un groupe whatsapp dans lequel nous discutons, en plus des réunions et des causeries éducatives que nous organisons », a-t-elle mentionné.
Elle exhorte toutes les bonnes volontés à les soutenir dans cet élan de solidarité et les entreprises à employer ces femmes qui sont dynamiques et motivées. « Nous sommes actuellement en pourparlers avec l’action sociale dans l’optique de création d’un centre d’accueil pour enfants, un orphelinat », a-t-elle rappelé.
En termes de perspectives également, elle fonde l’espère que les ressources financières de l’association seront en hausse. Lequel fonds va favoriser le financement de leurs actions et la variation des modules de formation intégrant, la cuisine, la coiffure, la pâtisserie, la couture.
Aux dires de Basile Bationo, le parrain, les femmes en détresse sont nombreuses. Il faut donc les conseiller et les encourager dans les formations. Il a souligné le fait que certaines femmes se voient obliger de vivre dans le célibat à cause de ce qu’elles ont vécu auprès des hommes ou des chagrins que ces derniers leur ont infligées.
« Vraiment, je vous encourage », a-t-il lancé. Basile Bationo a invité la promotrice de l’activité Hadiadiara Nacro à apprendre aux bénéficiaires de la formation, comment monter des projets. « Elles ont des idées mais, ne savent pas comment les réaliser. La plupart des mères célibataires sont des jeunes filles. Donc, si vous montez des projets, vous pourrez avoir des crédits pour développer ce que vous avez appris et l’on pourra vous accompagner », a-t-il ajouté.
Pour la deuxième édition, le parrain a réaffirmé son engagement à mettre à leur disposition une salle pour les différents besoins.
Françoise Tougry