Céline Ilboudo, notaire, a été condamnée, ce 22 septembre à une peine d’emprisonnement de douze mois et à dix millions de francs d’amende pour avoir détourné l’argent de ses clients parmi lesquels, des clients décédés.
La notaire a comparu devant le tribunal correctionnel de Ouagadougou, le 20 septembre, où elle a reconnu sans détour pour abus de confiance et de détournement de fonds. Elle a notamment avoué avoir utilisé l’argent de la vente d’une parcelle appartenant à monsieur Boly, un de ses clients, pour faire des dons à des églises de la ville.
Selon elle, c’était la volonté du défunt qui voulait se payer des faveurs au “royaume des cieux”. Elle a également affirmé qu’elle discutait avec les morts qui lui demandaient parfois, plus que ce qu’ils lui avaient laissé. “J’étais obligée de prendre l’argent d’autres personnes afin de pouvoir faire ce qu’ils voulaient”, a-t-elle déclaré à la barre.
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L’avocate de monsieur Boly qui réclamait le remboursement de l’argent de la vente de la parcelle a contesté, la version de la notaire. Elle a souligné que les dons à l’église devaient être accompagnés de reçus surtout, quand il s’agissait de sommes importantes. Elle a estimé que la notaire mentait pour se disculper.
Le tribunal a également entendu le témoignage d’un médecin psychiatre, qui avait été chargé d’expertiser la notaire pour voir si elle ne souffrait pas d’une pathologie mentale. Le médecin a conclu que la notaire était atteinte de schizophrénie, un trouble qui affecte sa capacité à réfléchir, à ressentir et à se comporter de manière claire. Il a expliqué que la notaire entretenait un dialogue hallucinatoire avec les soi-disant morts et qu’elle voyait des choses qui n’étaient pas réelles. Il a toutefois reconnu que les victimes de cette maladie pouvaient être conscientes de certains actes.
Le tribunal a finalement reconnu la notaire coupable des faits a elle, reprochés. Il l’a condamnée à une peine d’emprisonnement ferme de douze mois et à une amende de dix millions de francs. La responsabilité de l’ordre des notaires et de l’Etat burkinabè a été reconnue dans cette affaire. Ils devront rembourser intégralement monsieur Boly, ainsi que les autres parties civiles qui s’étaient constituées au cours du procès.