L’Association d’Appui et d’éveil Pugsada (ADEP) a organisé le vendredi 15 septembre 2023, à Ouagadougou, un atelier de restitution d’une étude sur le féminisme. L’objectif de cette activité était de partager avec les acteurs œuvrant dans la promotion des droits des femmes, l’état des lieux, les acquis, les défis et les perspectives sur le mouvement féministe au Burkina Faso.
L’idée de cette étude est née du constat qu’au Burkina Faso, des femmes et des hommes ont défendu les valeurs et les combats spécifiques en matière de droits des femmes et des jeunes filles depuis le 20e siècle jusqu’à nos jours.
Cependant, les perceptions négatives de certaines personnes sur le féminisme ont conduit ceux ou celles qui se sont engagées ou qui ont travaillé pour la promotion des droits des femmes à ne pas oser se reconnaître ni s’affirmer comme féministes. Des perceptions qui pourraient affecter la jeune génération si rien n’est fait pour dissiper les doutes et les criantes.
D’où la nécessité, pour l’Association d’Appui et d’éveil Pugsada, de mieux comprendre et appréhender les initiatives féministes passées qui sont encore pertinentes et qui méritent d’être connues par les jeunes afin de progresser dans la lutte et la consolidation du mouvement féministe. « Il était nécessaire pour nous de faire le point , de faire l’état des lieux, de voir les acquis, les perspectives et recommandations pour pouvoir poursuivre la lutte. Car c’est au bout de l’ancienne corde que la nouvelle se tisse », a déclaré la directrice exécutive de l’ADEP, Hortense Lougué Kaboré.
Il s’est agi également, selon madame Lougué, de mettre en valeur les actions accomplies par les pionnières mais aussi, de connecter la génération émergente de jeunes féministes à leurs devancières. Ainsi une quarantaine de femmes engagées pour la défense des droits de la femme et de la jeune fille dont des responsables d’associations, des femmes de médias, ont été documentées.
L’étude a révélé que le mouvement féministe a permis d’ engranger de nombreux acquis. Sur le plan institutionnel, on peut citer, l’instauration de la journée internationale des droits de la femme le 8 mars, la création d’un ministère plein consacré à la femme.
Des avancées significatives ont également été constatées dans la lutte contre les mutilations génitales féminines, les violences faites aux femmes, l’accès des femmes à la terre , la participation politique des femmes avec la loi sur le quota, ect .
De plus, l’étude a permis de recueillir des recommandations qui sont entre autres, l’encouragement des luttes féministes, l’éducation des enfants dès le bas-âge en organisant des jeux qui prennent en compte les thématiques du féminisme, la poursuite des sensibilisations sur le féminisme à travers l’organisation de conférences publiques dans les régions et la réalisation d’émissions radiophoniques et télévisées, le développement de stratégies pour l’autonomisation financière de la femme, etc.
Financée par l’UAF Africa l’étude sur le féminisme au Burkina Faso a été pilotée par Dr Jocelyne Vokouma, anthropologue, maître de recherches à l’INSS, et Wend-Zoodo Julie Rose Ouédraogo, juriste.
Pour la directrice exécutive de l’ADEP, Hortense Lougué Kaboré, les recommandations serviront de base pour mobiliser des ressources afin de continuer le travail. Elle a par ailleurs exprimé sa gratitude à Dr Jocelyne Vokouma et son équipe et toutes les femmes qui se sont prêtées aux entretiens dans les 13 régions du Burkina Faso.
En rappel, l’Association D’appui et d’Éveil Pugsada est une organisation féminine de la société civile burkinabè créée en 1995 et reconnue officiellement en 1996. Elle œuvre à l’amélioration du statut et des conditions de vie des filles, notamment par le développement de l’exercice de leurs droits et par le renforcement de leurs capacités à prendre une place significative au sein de la société .
Saibata Guiro ( stagiaire)