L’initiative Pananetugri pour le Bien-être de la Femme (IPBF) a mis en place, ce jeudi 10 août 2023 à Ouagadougou, une troupe théâtrale féministe. L’objectif est de contrer les violences faites aux femmes à travers le théâtre.
La troupe théâtrale féministe du Burkina Faso, composée de 10 étudiantes, se donne pour mission première, l’incarnation des actions féministes. En cet après-midi du 10 août, la troupe a été dévoilée à travers un sketch.
Dans le sketch, Marie, la femme de Jean à terme de sa grossesse et en plein travail est amenée à l’hôpital. Mal accueillie par la sage-femme, elle doit supporter la pression de sa belle-sœur et son mari qui attendent uniquement un garçon. Marie donne naissance à une fille du nom de Linda qui est mal accueillie par son mari. Linda et sa mère sont malheureusement victimes de violences sexuelle, morale et physique de la part de Jean, au profit de son petit frère Romaric âgé seulement de 12 ans.
A 20 ans, Linda prend alors son destin en main et décide de mener des actions féministes dans sa communauté tel que la création d’associations de sensibilisation et de faire des études sur le droit de la femme. C’est ainsi qu’elle retrouve la liberté au sein de sa famille.
Doctorant en histoire et archéologie et formateur des bénévoles de l’IPBF, Barthélemy Bouda a salué le leadership des filles.
« En moins de 10 jours, elles ont écrit elles-mêmes trois scénarios. Ces scénarios portent sur le féminisme, les violences sexuelles, les violences conjugales… », a-t-il déclaré.
Selon Gwlafys Nana, comédienne ayant joué le rôle de Romaric, le théâtre permet de se distraire. « C’est vraiment enrichissant. On réfléchit, on se prépare pour ne pas que le public constate un désagrément », a-t-elle précisé.
Pour elle, jouer le rôle d’un garçon étant une fille n’est pas un souci. Mais, il faut le faire avec passion. « Quand on aime ce qu’on fait, ça vient naturellement », a-t-elle ajouté.
Participante à la cérémonie du jour, Sandrine Zoungrana est beaucoup marquée par la scène d’accouchement. « Le père pleure parce qu’il a une fille qui est née encore tout en oubliant que c’est pas lui qui décide du sexe de l’enfant et il rabaisse le sexe féminin comparativement au sexe masculin », a-t-elle déploré.
Dame Sandrine repart avec un message fort de sens. « Je retiens du sketch que les violences conjugales, les violences sexuelles, physiques… sont toujours d’actualité et que tous ensemble, main dans la main avec des actions communes, on pourra changer les mentalités », a-t -elle déclaré.
Abdoulaye Ouédraogo