La deuxième édition des rendez-vous d’AfexCO s’est déroulée, le samedi 29 juillet 2023, à Ouagadougou. La rencontre s’inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre du programme d’activités 2023, a réuni des directeurs en charge des ressources humaines et les responsables de rémunération. Initiée par le cabinet Afrique experts consultants, l’objectif est de susciter au sein des entreprises, un engouement pour la promotion du genre.
En cette matinée, une vingtaine de personnes a pris part, à la rencontre d’AFexCO placée sous le thème » Le genre dans les politiques et stratégies des entreprises ; pratiques et perspectives ». Le thème vise à montrer comment intégrer le genre pour réduire les inégalités entre les hommes et les femmes dans les entreprises.
Le spécialiste en genre et développement, Bruno Zouré a, dans sa communication, abordé le processus d’intégration du genre à deux niveaux, l’approche par l’équité et celle par l’égalité.
A l’écouter, l’approche par l’égalité n’est pas la bonne manière parce qu’elle ne permet pas à tout le monde de bénéficier et déployer ses performances. Mais, convient mieux lorsqu’on a réussi à réduire les inégalités de genre en matière d’entreprise.
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Par contre, l’approche par l’équité tient compte des besoins de chacun et chacune. Ce qui leur permet de déployer les performances et à l’entreprise, de capitaliser et aller de l’avant.
Qu’est-ce que les femmes doivent faire pour pouvoir s’affirmer dans les entreprises ?
A cette question, le consultant explique que les femmes doivent réellement renforcer leurs capacités en tout point pour lutter contre les stéréotypes qui les empêchent souvent de prendre des initiatives et des décisions.
De plus, Bruno Zouré suggère aux femmes de renforcer la confiance en soi et de travailler sur la prise de parole en public. Des compétences qui vont contribuer à affirmer leur leadership en entreprise comme hors des entreprises. Le panéliste a saisi l’occasion pour demander aux entreprises de faire un auto-diagnostic en termes de genre. Une étude qui permet d’avoir une vue d’ensemble beaucoup plus précise et objective de l’état d’avancement de l’institution sur les questions de genre et les blocages liés aux procédures, aux recrutements, aux salaires …
Aux dires de Diane Capochicchi Sanga, membre de la coordination syndicale burkinabè, les présentations sont faites de façon pragmatique. L’expert en genre ne s’est pas limité à la question de l’homme et de la femme mais, il a plutôt développé les spécificités sociales.
« C’est un point vraiment positif. Mon cri de cœur aujourd’hui, c’est qu’on puisse aller de l’avant. Que ceux qui ont été interpellés lors du panel puissent prendre leurs responsabilités! Qu’en tant que femmes et responsables féminines, nous puissions nous engager davantage pour avoir un meilleur impact », a-t-elle souhaité.
Participant également panéliste, Sacré Moussa Sawadogo est le représentant du ministère en charge du genre. « Nous avons évoqué les aspects juridiques aux plans national, régional et international qui encadrent la promotion du genre et la protection des droits de la femme », a-t-il précisé.
A l’en croire, il ressort que certaines entreprises privées ne sont pas informées de la présence d’un certain nombre de mécanismes en la matière. « Nous sommes déjà disponibles pour échanger avec ces structures, à prendre en compte leurs difficultés en termes de sensibilisation et de formations », a indiqué le directeur de la promotion du genre.
Selon les propos du consultant Bruno Zouré, certaines entreprises ont tout de même réussi à intégrer la dimension genre en prolongeant les congés de maternités, en donnant plus de perspectives à la femme.
Pour le directeur associé du cabinet Afrique experts consultants, Sié Azaria Coulibaly, le patronat et les syndicats ont aussi relevé que le genre est appliqué à un niveau très faible dans les entreprises.
« Nous avons vraiment apprécié les échanges. Il y a des choses à faire en entreprises et nous sommes prêts à les accompagner », a rassuré l’expert consultant en management des ressources humaines.
En termes de perspectives, le cabinet envisage réorganiser ce séminaire sous l’égide du patronat où seront invités l’ensemble des entreprises, les chefs d’entreprises et les directeur.ices de ressources humaines afin de pallier les insuffisances.
Dans le cadre des offres de formation pour 2024, il est prévu un renforcement de capacités des managers, explique Sié Azaria Coulibaly qui estime que cela va contribuer à changer les regards ainsi que les perspectives de travail avec les collaborateurs handicapés.
En outre, le comité d’organisation entend travailler avec le ministère, à mettre en place un programme genre et construire un référentiel d’évaluation ou d’auto-diagnostic genre.
En rappel, les rendez-vous d’AFexCO sont des rencontres mises en place trois fois par an autour de la problématique de performance et de transformation des entreprises. Elles se présentent sous forme de retour d’expériences et d’échanges au cours d’un panel.
Françoise Tougry