Dans l’optique d’améliorer les conditions de vie de la population, le Burkina Faso a élaboré et mis en œuvre plusieurs référentiels de développement. Le dernier en date est le Plan national de Développement économique et social (PNDES) 2016-2020. Une volonté concrétisée dans la mise en œuvre du deuxième Plan national de développement économique et social (PNDES-II). Exécuté dans un contexte sécuritaire et sanitaire très difficile, le PNDES a permis d’engranger de nombreux acquis aux plans politique, économique et social. Malgré ces acquis, le pays reste confronté à de nombreux défis.
Respectueux de ses engagements vis-à-vis des accords internationaux en matière d’environnement et de développement durable, le Burkina Faso à travers la charte environnementale et sociale affiche sa ferme volonté à protéger l’environnement et à la culture d’une économie verte, sobre en carbone, résiliente et inclusive, grâce au PNDES II.
Depuis qu’il est fonctionnel , le PNDES-II a identifié les défis majeurs à relever pour valoriser les potentialités qui existent en matière de production dans les secteurs agricole, industriel, commercial et développement social.
Il s’agit entre autres du renforcement de la résilience du pays, de la paix et de la cohésion sociale, la consolidation du développement du capital humain et l’amélioration du financement de l’économie et de la mise en œuvre des politiques publiques.
Un emploi productif, un travail décent et une protection sociale à promouvoir surtout en faveur des jeunes et des femmes
Les acquis majeurs des politiques d’emploi, de travail décent et de protection sociale menées de 2016 à 2020 ont été nombreux.
Ce sont entre autres, le renforcement de la dynamique de création d’emplois, avec au total 284 811 emplois formels dont 114 847 emplois décents entre 2016 et 2018.
La baisse du nombre moyen d’infractions à la législation du travail par établissement contrôlé qui a reculé de 64,6% en 2017 à 52,3% en 2018 et la promotion du dialogue social et la construction de nouvelles bourses du travail.
S’agissant de la protection sociale, les principaux acquis ont trait à l’accroissement moyen annuel de 6,93% du nombre de travailleurs immatriculés à la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) et à la Caisse autonome de Retraite des Fonctionnaires (CARFO) sur la période 2016-2019, la réduction du nombre d’accidents du travail qui est passé de 6 063 en 2016 à 2 255 en 2019 et la création de la Caisse nationale d’Assurance Maladie universelle (CNAMU) qui a enrôlé 29 350 personnes en 2020.
Il y a également la création des mutuelles d’assurance qui portent assistance à plus de 117 000 personnes.
A ce titre, on note l’amélioration du cadre juridique de la protection de l’enfant et l’augmentation du nombre d’enfants vulnérables pris en charge, de personnes âgées ou marginalisées bénéficiaires d’une prise en charge intégrée.
Il y a l’augmentation de la proportion des 15 personnes handicapés prises en charge et l’existence de programmes de filets sociaux de sécurité au profit des plus pauvres et vulnérables.
Par ailleurs, on relève l’accroissement du nombre de services sociaux communaux qui est passé de 49 en 2016 à 239 en 2020, l’existence d’outils d’opérationnalisation de la Politique nationale de Protection sociale (PNPS), la disponibilité d’une base de données des ménages et personnes vulnérables dans 118 communes, la réalisation de transferts sociaux et la fourniture de services d’aides sociales aux couches vulnérables.
En dépit de ces progrès enregistrés, la promotion de l’emploi productif, du travail décent et de la protection sociale reste confrontée à de multiples contraintes.
Nous soulignons le faible niveau d’employabilité et de la culture entrepreneuriale des jeunes et des femmes, ainsi que le caractère informel de l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes.
L’autre contrainte est le faible niveau de financement des initiatives d’auto-emploi des jeunes et des femmes.
La promotion de la femme et du genre, à promouvoir davantage
Dans le cadre de la promotion de la femme et du genre, les principaux acquis engrangés par l’action publique se rapportent à l’amélioration du cadre juridique de la protection et de la promotion de la femme, ainsi qu’au renforcement de l’autonomisation socio-économique des femmes.
A ce titre, de 2016 à 2020, plus de 20 500 entreprises dirigées par des femmes ont pu bénéficier d’assistance afin de devenir formelle.
Outre ces progrès, des insuffisances demeurent. Ils se rapportent à la persistance des pesanteurs socioculturelles en défaveur de l’autonomisation de la femme, à la faiblesse en nombre et en qualité des femmes alphabétisées et formées dans des domaines techniques et spécifiques.
L’on note également l’insuffisance des capacités d’intégration du genre dans le processus de développement, au faible niveau d’employabilité et de la culture entrepreneuriale des femmes.
A cela s’ajoute la faiblesse des opportunités d’insertion socio- 16 professionnelle des femmes, à la faiblesse du système de référencement et de prise en charge intégrée des victimes de Violences basées sur le genre (VBG), à la faible représentativité des femmes dans les instances de décision et la faible institutionnalisation du genre.
De ces insuffisances soulevées, les défis majeurs à relever pour une promotion effective de la femme et du genre sont relatifs à la promotion de la culture de l’égalité entre les sexes, le renforcement des capacités d’intégration du genre dans les processus de développement et le renforcement du niveau d’alphabétisation des femmes.
A ce défi s’ajoutent, l’amélioration de l’employabilité et de la culture entrepreneuriale des femmes, le développement des opportunités d’insertion socioprofessionnelle des femmes et le renforcement de la protection juridique de la femme. Cela, sans oublier le renforcement de l’institutionnalisation du genre et la réduction des Violences basées sur le Genre (VBG).
Abdoulaye Ouédraogo