Le ministère en charge du genre a organisé, ce lundi 10 juillet 2023, l’assemblée générale des cellules et institutions œuvrant à la promotion du genre. Il s’est agi pour le ministère de faire le bilan des actions menées par les différentes structures, d’échanger sur les difficultés et de formuler des recommandations pour une mise en œuvre efficace des stratégies nationales genre.
Une quarantaine de personnes a marqué sa présence à la rencontre, riche en expériences. Les participants ont échangé à bâton rompu sur la problématique de compréhension du mot « genre », le manque de ressources financières pour le fonctionnement, les attributions, l’appui technique et l’engagement des membres, des responsables de structures et des partenaires.
Des cellules modèles
Au cours de la rencontre, les cellules du département en charge des affaires étrangères et celui des finances et du développement se sont démarquées par les acquis engrangés. Les représentants des deux ministères ont partagé leurs expériences.
Pour le cas particulier du ministère des affaires étrangères, Fatou Angélique Bessin Kounouyini, conseiller des affaires étrangères et responsable cellule genre depuis 2021, a rappelé que ladite cellule créée en 2010 a, malgré un temps de léthargie, engrangé de nombreux acquis.
A ce titre, un atelier de formation sur la violence basée sur le genre s’est tenu en collaboration avec d’autres cellules en décembre 2022. La cellule a pris part en janvier dernier au forum des premières dames à Téhéran en Iran, poursuit angélique Bessin, avant de préciser qu’en 2023, cette cellule a participé pour la première fois au conseil d’administration du secteur ministériel (CASEM) et mis en place, les 72 heures de la femme diplomate. Des plaidoyers ont été faits pour plus de responsabilisation et de mesures d’accompagnement à l’égard des femmes travaillant au ministère.
Dans sa communication, Angélique Bessin a indiqué que la cellule a initié une collecte de fonds d’une valeur d’environ, 4 000 000 francs CFA en faveur des veuves et orphelins des combattants tombés aux fronts. La cellule a également représenté le département à de nombreuses activités sur le genre et bien d’autres, à l’image de CSW ( Commission de la condition de la femme), en mars, au niveau des Nations unies. La CSW, commission du Conseil économique et social des Nations unies fait partie des principaux organismes de l’Organisation des Nations unies. Elle est « dédiée exclusivement à la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes.
Des difficultés presque communes
Au département des affaires étrangères, le manque de documents de référence spécifique, l’indisponibilité de certains membres, la compréhension endogène du fonctionnement de la cellule, aussi bien le cumul du travail au service que les activités de la cellule restent une préoccupation. Une réalité que tous ont admis.
L’assemblée générale a été le lieu pour les participants d’évoquer les scissions permanentes des cellules genres dans certains ministères, des fusions de départements ou de services, des processus engagés dont la plupart reste inachevée, des budgets souvent jugés dérisoires et les recherches de stratégies pour rehausser les budgets.
Ils ont mentionné les difficultés liées à la capitalisation des données dans le sens où certains représentants de cellules ne sont pas à mesure de rédiger des rapports d’activités.
Ces hommes et femmes du domaine du genre ne sont pas allés du dos de la cuillère pour soulever l’inaccessibilité de certains premiers responsables et la non-implication des cellules genre dans la planification des actions. Pendant que des structures souffrent d’un manque criard de fonds, d’autres disposent de budgets conséquents mais n’ont pas d’initiatives.
Des défis à relever
Selon le directeur de la promotion du genre, Sacré Moussa Sawadogo, les cellules genre sont chargées de veiller à la prise en compte du genre dans les plans, programmes et projets des ministères ou des institutions. Elles ont également pour rôle d’appuyer entre autres, la prise en compte du genre dans la programmation, le suivi et le reporting sur l’état de réalisation des actions et l’évolution des indicateurs en rapport avec les thématiques relevant de leur secteur. Les cellules sont confrontées à d’énormes défis et difficultés, d’où la nécessité qu’elles soient accompagnées efficacement par l ’Etat et les partenaires au développement.
Dans le cadre de la mise en œuvre efficace de la Stratégie nationale Genre (SNG 2020-2024), relever les défis contribue à l’atteinte des objectifs. On note l’intégration effective du genre dans les politiques sectorielles, les stratégies, programmes et projets de développement, le renseignement de la matrice des indicateurs, le suivi ainsi que la fourniture périodique de rapports sur l’évolution de ces indicateurs.
De plus, la collecte des données désagrégées par sexe, la planification et la budgétisation sensible au genre au sein du ministère ou de l’institution, le renforcement des capacités des membres, la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre des plans d’action s’ajoutent à la liste.
A l’issue des échanges, trois recommandations phares ont été formulées parmi lesquelles, le renforcement des capacités des membres des cellules genre en planification et suivi-évaluation, la mobilisation des ressources afin de rendre les cellules plus dynamiques en plus des activités de sensibilisations des premiers responsables des ministères et institutions.
Sacré Moussa Sawadogo souhaite que les recommandations formulées puissent être un outil de plaidoyer à l’endroit des autorités et des responsables des ministères et institutions pour prendre en compte le genre dans leur plans, programmes et projets de développement.
L’assemblée générale est placée sous la présidence de la ministre du genre Nandy Somé Diallo.
Françoise Tougry