La Commission nationale des Droits humains (CNDH) a initié un atelier de lancement du mécanisme national de prévention de la torture (MNP) et de restitution des visites des lieux de privation de liberté. Ledit atelier se tient du 04 au 05 juillet à Ouagadougou.
La Commission nationale des droits humains (CNDH) dispose en son sein d’un mécanisme national de prévention de la torture (MNP). En 2005, le Burkina Faso a ratifié le protocole facultatif à la convention contre la torture. A travers cette ratification, le Burkina Faso a l’obligation de mettre en place un organe chargé de visiter tous les lieux de privation de liberté pour prévenir la torture. D’où la création de ce mécanisme au sein de la CNDH.
« Une fois que vous avez ratifié, vous êtes obligés de prendre toutes les mesures nécessaires pour que la convention ratifiée soit une réalité au sein du pays. Nous sommes là pour interpeller pour rappeler et amener le changement », a confié Gonta Alida Henriette DA, présidente du CNDH.
A travers cet atelier de lancement, la CNDH entend vulgariser ce mécanisme en vue de favoriser son implémentation à tous les niveaux et répertorier les lieux de privation de liberté avec l’accompagnement des autorités compétentes.
« Ne soyez pas surpris si la CNDH venait à solliciter votre collaboration pour effectuer de façon inopinée les visites de vos cellules de garde à vue et des maisons d’arrêts et de correction », a déclaré Gonta Alida Henriette DA.
Au cours de cette cérémonie de lancement, les partenaires techniques et financiers du CNDH pour la mise en œuvre du mécanisme ont salué l’initiative et renouveler leur engagement à accompagner la CNDH dans les actions de promotion des droits humains.
« Nous sommes convaincus que la mise en œuvre de ce mécanisme aura un impact significatif sur la vie des personnes vulnérables et contribuera à renforcer l’état de droit et la protection des droits de l’homme au Burkina Faso », a laissé entendre Alain Kissomboué représentant pays de l’association du Barreau Américain –initiative pour l’Etat de droit, ABA-ROLI.
« Nous ne pouvons que nous réjouir de cette synergie d’action entre partenaires techniques et financiers de la CNDH qui permet d’éviter les doublons ou les dynamiques de compétitions entre partenaires qui ne permettent pas d’atteindre l’efficacité des activités au profit des bénéficiaires que sont les populations », a ajouté Urbain Yaméogo, représentant du représentant pays de l’organisation internationale du droit de développement, IDLO.
Des cas de tortures déjà recensés à travers le mécanisme national de prévention
A travers le mécanisme national de prévention de la torture (MNP), la CNDH a effectué des visites dans des cellules de garde à vue, des unités de police, de gendarmerie ainsi que des maisons d’arrêts et de correction.
De ces visites, la CNDH a décelé des éléments de torture. « Quand on met quelqu’un dans un lieu de privation de liberté et qu’on n’arrive pas à assurer son alimentation, c’est un problème », a revelé Gonta Alida Henriette DA, présidente du CNDH.
A l’issue des situations de torture constatées lors des visites, la CNDH a formulé des recommandations à l’endroit des autorités compétentes pour attirer leur attention sur la question. Ces recommandations font référence d’une part, au bien-être dont une personne détenue doit bénéficier pour éviter une situation de souffrance physique ou morale et d’autre part, au comportement du personnel vis-à-vis des détenus.
« Quand on met des gens dans des lieux de privation de liberté, on est tenu de renforcer les capacités de ceux qui doivent s’occuper d’eux sur la question de la torture pour qu’ils sachent comment traiter les personnes qui sont des ces lieux », a laissé entendre Gonta Alida Henriette DA.
Les points des visites et les recommandations sont contenus dans un rapport qui seront transmis aux autorités compétentes.