La ministre en charge du genre, Nandy Somé a rencontré, ce mardi 13 juin 2023 à Ouagadougou, les responsables des structures féminines, venues des treize régions du Burkina Faso. Elles entendent ainsi, dynamiser le secteur grâce la prise de décisions idoines. L’objectif est de permettre aux femmes de jouer efficacement leur rôle dans ce contexte de crise sécuritaire et humanitaire.
Ce sont une centaine de femmes coordonnatrices et présidentes d’associations qui prend part à cette journée d’échanges avec leur ministère de tutelle.
Venues des treize régions malgré les conditions difficiles de déplacements, dues à l’expansion du terrorisme, les femmes veulent à travers ce cadre d’échange, souligner les problèmes qui minent le secteur en vue d’inciter les dirigeants à des prises de décisions allant dans le sens de l’épanouissement socioéconomique de la femme et de la jeune fille.
Selon la ministre en charge du genre, Nandy Somé, le Recensement général de la Population et de l’Habitation (RGPH) de 2019 a clairement indiqué, que les femmes représentant les 51,7% de la population burkinabè sont plus confrontées à de nombreuses difficultés. Lesquelles difficultés limitent leur contribution aux actions de développement du pays.
Pour elle, un accompagnement technique du ministère à l’endroit des coordinations féminines est nécessaire afin qu’elles puissent initier, organiser et coordonner toutes les actions de nature à favoriser l’autonomisation politique, économique et sociale des femmes dans leurs zones d’intervention.
De son avis, les femmes sont des éducatrices, des facilitatrices et des médiateurs dans le contexte actuel du pays. Elles peuvent coordonner avec les personnes déplacées internes, les sensibiliser pour leur bien-être et intégration sociale.
Pour un meilleur fonctionnement des associations féminines
Dame Somé a souligné que la présente rencontre est initiée en vue d’atteindre les objectifs au nombre desquels, l’identification des principales difficultés liées au bon fonctionnement de ces structures.
A l’issue des propositions, des pistes de solutions vont être envisagées en vue de dynamiser les structures.
Une présentation de la vision du ministère en faveur de ces structures sera établie afin de recueillir des suggestions pour un meilleur fonctionnement.
Toujours dans la dynamique du meilleur fonctionnement et de bonne performance, la ministre a précisé qu’un renouvellement sera opéré à la tête desdites structures, d’ici à la fin de l’année 2023.
Pour la coordinatrice du centre, Marcelline Tou Soalla, les coordinations féminines sont une initiative du ministère en charge du genre.
Cependant, elle a déploré le fait que certaines responsables de structures ne connaissent pas leurs attributions et le fonctionnement des organisations.
Elle a également plaidé pour des échanges francs afin que chacune puisse connaître son rôle et tracer une feuille de route dans le cadre de la mise en œuvre de leurs activités, surtout en partenariat avec leur ministère de tutelle.
Marceline Tou s’est indignée du fait que les dirigeants les oublient et ne se souviennent d’elles que, lorsqu’ils ont besoin de mobilisation, à telle enseigne qu’elles ne savent plus quel est leur rôle.
Elle souhaiterait que le ministère s’y mette afin que ces échanges apportent des innovations majeures pour le bon fonctionnement des organisations.
Madeleine Da, coordonnatrice de la commune de Gaoua, est la représentante de la coordinatrice régionale à la présente rencontre.
Allant dans le sens de sa collègue, cette dernière a également souhaité des échanges et des propositions franches pour une meilleure réorganisation des structures féminines.
A l’en croire, les femmes sont conscientes du fait que les différents gouvernements les utilisent à d’autres fins, mais restent toutefois convaincues que tout va changer. Désormais, les femmes ne veulent plus se laisser faire.
Aminata Ouédraogo, stagiaire