L’amour, quand tu nous tiens! On dit souvent que c’est la plus belle chose au monde. Surtout, lorsqu’il aboutit au mariage. C’est pourquoi tous les contes de fées se terminent toujours par : il se marièrent et eurent beaucoup d’enfants. Mais, qu’en est-il du mariage aujourd’hui ? Est-ce une contrainte où nécessité ? On en parle avec Malika la Slamazone a été notre invitée.
Quand on parle de mariage, qu’est-ce que cela t’inspire ?
Je dirais l’accomplissement de soi parce qu’on n’est jamais complet, seul. Pour moi, le mariage est une complémentarité avec une autre personne et donc, se compléter soi-même.
Malika est-elle mariée ?
Oui.
Rencontrer le prince charmant est le rêve de beaucoup de filles, qu’est ce qui explique cela selon vous ?
C’est normal pour les femmes que nous puissions chercher quelqu’un qui nous convient. On ne se marie pas pour se marier. Beaucoup de femmes vous le diront, des femmes divorcées vous le diront.
On ne se marie pas pour se marier, on ne se marie pas pour la société. On se marie parce qu’on a rencontré la bonne personne, la personne idéale qui convient à nos besoins. Le besoin, c’est tout ce qui fait rêver. Moi-même, j’ai chanté l’homme qu’il me faut (rires).
On dit très souvent qu’une femme n’a de valeur que lorsqu’elle est dans un foyer. Quelle est votre opinion ?
Aujourd’hui, la pression sociale est forte et j’aime le dire, tout changement de comportement prend du temps. Avant, il était commun qu’une femme dès qu’elle atteint 18 ans, se marie.
De nos jours, nos parents et grands-parents qui voient une femme jusqu’à l’âge de 25 ans ou 30 ans qui n’est pas encore mariée, lui mettent une certaine pression et là, c’est le conflit de génération.
Il y a la nouvelle génération qui pense que le mariage est une option et il y a l’ancienne génération qui dit que c’est une contrainte.
Forcément, ce mélange crée beaucoup de frustrations. Aujourd’hui, beaucoup de femmes se plaignent de la pression sociale. Les unes cèdent à la pression et se marient à des personnes qu’elles n’aiment pas pour pouvoir satisfaire les parents ou satisfaire la coutume tandis que d’autres tiennent tête.
Elles disent : « Non, je suis une femme indépendante ». Elles sont souvent accusées d’être influencées par l’occident. Mais, c’est un choix.
Il n’y a pas que les femmes. Avant, les hommes aussi à 22 ou 23 ans se mariaient. Mais, aujourd’hui, ce n’est plus le cas.
Selon vous, le mariage est-il une contrainte ou une nécessité ?
D’aucuns diront que c‘est une contrainte du point de vue de leur environnement. D’autres diront que c’est une nécessité. Vous savez, nous vivons dans une société où il y a une certaine logique. Les mossis disent « Rogmiki ».
C’est une logique que nous suivons depuis la nuit des temps. Se marier, avoir des enfants et vivre heureux. Donc, pour ma part, je dirais que c’est une nécessité.
En tant que femme musulmane, c’est encore plus une nécessité de l’être parce qu’être célibataire, c’est rester chaste jusqu’à la fin des temps et ce n’est pas très évident. Alors, oui. Le mariage pour moi, c’est une nécessité.
On accuse souvent certaines femmes de ne pas se marier. Comment faire face à ce genre de critiques ?
C’est un choix parce que quand tu décides, tu assumes. Nombreuses sont également les femmes qui ne veulent pas de la polygamie. On a beaucoup d’hommes qui ont une femme et veulent des deuxièmes. Mais, elles ne veulent pas de la polygamie. Connaissant les chiffres aussi, ce n’est pas simple.
En Islam, la polygamie n’est pas un problème. Que vous soyez deuxième troisième ou même quatrième, la plupart des femmes exige que chacune soit chez elle et je pense que c’est un bon choix!
Cependant, si vous choisissez de ne pas être deuxième femme et être célibataire toute votre vie, je ne suis personne pour vous juger.
Est-ce que Malika serait prête à sacrifier sa carrière musicale pour son foyer ?
Ça dépend. A un moment, il peut y avoir les enfants, beaucoup de responsabilités. Mais une chose est sûre, je ne sacrifierai jamais ma famille pour ma carrière. La vie, c’est des priorités. C’est comme quand on accouche, on a un congé de maternité. On fait un break pour s’occuper de sa famille.
Une fois que les enfants sont en âge de se débrouiller seuls ou lorsque vous avez un soutien, il y a la maman ou la grand-mère qui s’occupe des enfants. Vous reprenez votre boulot sans problème. Les deux peuvent se faire. Mais à un certain moment, il faut prioriser l’un par rapport à l’autre.
Un retour sur le titre « L’homme qu’il me faut ». Est-ce que Malika a eu l’homme qu’il lui faut ?
Oui. Ce son qui a beaucoup pris et confirme encore, cette envie d’avoir le prince charmant et moi, je l’ai eu. « Al hamdoullah » .
Il faut comprendre le sens profond de la chanson. L’homme qu’il me faut à moi n’est pas forcément l’homme qu’il te faut. Chacun a ses critères.
Je peux vouloir un homme grand, musclé et vous, un homme mince, teint clair. Mon homme peut être l’homme parfait et vous, pas du tout.
Qu’est ce qui a motivé ce titre ?
J’avais 16 ans quand je l’écrivais. J’étais dans l’effet reggae. Comme toutes les jeunes filles, je rêvais de prince charmant. C’était cette optique de décrire un peu l’homme de mes rêves, le prince charmant.
Abdoulaye Ouédraogo et Saibata guiro