Une enquête qualitative de l’Institut supérieur des Sciences de la Population (ISSP) a permis de cerner les principales raisons qui justifient la préférence des parents pour les deux sexes dans la composition de leurs enfants, en particulier dans la ville de Ouagadougou.
Les raisons évoquées selon l’Institut supérieur des Sciences de la Population pour justifier le désir des garçons sont entre autres, le besoin d’un héritier ou du représentant du mari pour perpétuer la lignée familiale, l’opportunité d’avoir quelqu’un sur qui compter pendant la vieillesse, le soutien financier que ce dernier peut donner aux parents, frères et sœurs.
C’est ce que témoigne en anonyme, un homme âgé de 60 ans ayant trois femmes et douze enfants dont huit filles.
« Mon projet initial était d’avoir une seule femme et trois enfants. J’avais vraiment la mentalité d’un fonctionnaire car je savais que la vie ne serait pas facile. Mais, les trois premiers enfants de ma femme étaient toutes des filles et j’ai continué à essayer d’avoir un garçon. Le 4ème est né et c’était encore une fille. Il y a eu des malentendus entre ma femme et moi et elle a quitté le domicile conjugal. J’ai épousé deux autres femmes la même année, pour avoir plus de chance d’avoir un garçon. Il se trouve que les quatre premiers enfants de mes nouvelles épouses étaient encore des filles. J’ai donc été obligé de continuer à essayer et l’enfant qui a suivi a finalement été garçon. J’étais vraiment ravi. », a-t-il expliqué.
Avoir une fille, un vœu ardent
Quant aux principales raisons évoquées pour justifier le désir des filles, elles sont également multiples. Ce sont entre autres, avoir une représentante de la mère, aider dans les travaux domestiques, avoir du soutien financier et prendre soins des personnes âgées.
C’est qu’explique une femme de 33 ans ayant 4 garçons, nommée Maïmouna Tiendrebéogo.
« Je dirais à Dieu de me donner deux filles en plus de mes quatre garçons. C’est vrai que les belles filles de nos jours s’occupent des belles-mères mais, c’est comme vous voyez seulement. Si tu as une fille, même si elle est loin, si tu as un souci et tu l’appelles, elle va venir. Raison pour laquelle j’ai dit que je veux des filles. », a-t-elle argumenté.
La recherche effrénée de la mixité de sexe (garçons plus filles) sur la fécondité désirée n’est pas sans conséquences, coûts financiers, émotionnels et sociaux élevés…
Au regard de cette situation, l’ISSP juge urgent de travailler à changer la perception de parents sur la mixité.
Cela passe nécessairement par une sensibilisation de proximité en faveur des couples.
Abdoulaye Ouédraogo