Awanle Ayiboro Hawa Ali est une réceptionniste ghanéenne. Devenue peintre par passion, elle s’est engagée selon Africanews à lutter contre le mariage forcé des enfants. Elle tire son inspiration de son histoire personnelle.
Awanle Ayiboro Hawa Ali mène depuis une dizaine d’années son combat contre le mariage des enfants à travers l’art plastique. Sa couleur préférée, le bleu. En effet, vers l’âge de 13 ans, sa mère a voulu la donner à un homme qui aurait pu être son père. Toute chose qu’elle a refusé. « A cette époque, j’étais toujours chez mes parents et je leur obéissais. On m’a dit qu’il faudrait que j’aille chez cet homme, que je lui fasse la cuisine, que je nettoie sa maison mais, moi, je ne voulais pas de cette vie-là, je voulais devenir journaliste », explique-t-elle.
Ce témoignage met à nu la pression des parents sur les enfants qui, la plupart du temps ne peuvent qu’obéir. Les plus tenaces arrivent à s’y opposer et trouve une alternative.
Selon l’artiste, elle a dû se battre et réussir à impliquer des membres de sa famille, en particulier son oncle et sa tante pour échapper à ce mariage. Devenue adulte et artiste, elle a décidé d’en faire son sujet. De son avis, « Moins on en parle, plus c’est comme une pandémie qui s’étend ». D’où ses différentes expositions de tableaux, les filles peintes en bleu dont le but est de sensibiliser sur la protection et la défense des droits des enfants à qui, l’innocence a été volée. Elle dédie également ses œuvres à toutes les femmes victimes de mariage forcé.
« C’est un sujet gouverné par des questions religieuses mais c’est aussi une question de pauvreté car certaines familles échangent les femmes enfants contre de l’argent. C’est aussi un moyen de contrôler la sexualité des femmes, surtout dans les milieux pauvres et reculés », analyse-t-elle.