Le coordinateur régional d’Elévage sans Frontières en Afrique de l’Ouest, Sylvain Gomez en collaboration avec l’artiste Christian Bassolé dit Main2Dieu, dans le cadre du programme « Parions l’égalité » ont organisé une exposition itinérante et échangé sur l’égalité homme-femme. L’activité a eu lieu, ce vendredi 05 mai 2023, à l’institut Goethe. L’objectif est de sensibiliser sur les inégalités vécues par les femmes dans le monde.
Des pas de danse à la musique dénonciatrice des violences faites aux femmes, des grimaces comme signe de violence… C’est ainsi qu’a débuté l’activité sous le regard du public.
Pendant 15 minutes, le public s’est imprégné des différentes expositions de Main2Dieu.
La représentation de l’artiste est composée de caricatures variées et de différentes couleurs, illustrées par des thèmes. Des découvertes qui ont suscité d’énormes échanges sur l’égalité entre l’homme et la femme.
Selon l’artiste Main2Dieu, les dessins inspirés de stéréotypes, en usant d’humour, de sarcasme et d’émotions visent à mettre en lumière, le visage inégal de la société dans la relation homme-femme.
Pour lui, c’est un déséquilibre qu’on essaie d’équilibrer. « Nous essayons de mettre la balance au même niveau. Donc, cette exposition est une sensibilisation afin que chacun de nous puisse repartir d’ici avec un engagement pour changer les choses » a-t-il clarifié.
Cette première expérience d’exposition a suscité de l’engouement d’où la satisfaction de ce dernier. « On est très content. Des gens se sont déplacés, mais on espère qu’ils vont repartir en ayant apprécié le dessin. Qu’il reste un point d’interrogation et que les échanges restent aussi dans leurs foyers ! », a-t-il indiqué.
Il reste convaincu que les différences biologiques ne doivent pas justifier une inégalité ou des violences qu’elles soient sociales, économiques, politiques ou autres.
Entrepreneur en bâtiment, c’est à juste titre que Serge Naré a apprécié le travail de l’artiste surtout la caricature où l’homme ne doit jamais pleurer quel que soit le degré de sa douleur. S’il doit le faire, il doit se cacher.
Aussi, doit-il subvenir aux besoins de sa famille sans toutefois vouloir faire exactement tout ce que la femme fait. « Donc, cela veut dire que nous ne pouvons pas changer certaines choses chez nous en Afrique. La femme a ses obligations et l’homme a les siennes », a-t-il relevé avant de poursuivre « La femme a le droit de préparer, surveiller les enfants et nettoyer la maison. L’homme, son devoir est de ramener l’argent et la nourriture à la maison».
Le coordinateur général de l’organisation non gouvernementale, Apil Abdoulaye Ouédraogo n’est pas du même avis que son prédécesseur.
En effet, il estime qu’en milieu rural, c’est la femme qui va mobiliser les ressources financières pour s’occuper de sa famille.
Edith Sawadogo, juriste spécialiste des droits de l’homme et en genre pour sa part, trouve que c’est plutôt une obligation parce que toute femme quel que soit son niveau social a le devoir de s’occuper de son ménage.
« Et du coup, la femme a une double obligation. Celles qui travaillent sont obligées de s’occuper de deux volets à la fois », a-t-elle souligné.
Aux termes de la cérémonie, dame Edith retient qu’en matière de représentativité de l’homme et la femme dans la société, « il y a des stéréotypes que nous avons initialement tous vus depuis la naissance. C’est-à-dire, la place de l’homme et la place de la femme », a-t-elle précisé.
A travers ces œuvres, c’est une invite à déconstruire le rôle social initialement attribué à l’homme et à la femme.
Elle se dit fière d’avoir participé à l’activité d’autant plus que c’est un thème d’actualité.
En rappel, « Parions l’égalité » est un programme multi-pays de trois ans (2022- 2024) mis en œuvre au Burkina Faso par Batik international, Elevage sans Frontières ( ESF), Action pour la Promotion des Initiatives locales (Apil) et l’Union des Maisons familiales rurales du Burkina Faso ( UNMFR-BF) avec l’appui de l’Agence française de Développement (AFD).
L’objectif du programme est de réduire les inégalités liées au genres en favorisant l’insertion socio-économique des femmes. Il comprend deux projets de terrain au Burkina Faso qui sensibilisent et accompagnent 309 femmes éleveuses ou maraîchères.
Abdoulaye Ouédraogo