Faisant l’objet d’études depuis plusieurs années déjà, les sels d’aluminium présents dans les antitranspirants ainsi que dans les crèmes solaires, sont suspectés de favoriser le cancer du sein. Dans deux nouvelles études, des chercheurs suisses et britanniques viennent confirmer le potentiel cancérigène des sels d’aluminium pour la glande mammaire humaine.
Dans deux nouvelles publications parues dans la revue scientifique International Journal of Molecular Sciences, un groupe de chercheurs de la Fondation des Grangettes, du Centre d’Onco-Hématologie d’Hirslanden Clinique des Grangettes, et de l’Université d’Oxford, vient confirmer le caractère cancérigène des sels d’aluminium, présents dans les antitranspirants, pour la glande mammaire humaine.
Lors de précédentes études menées en laboratoire, à la fois sur des cellules humaines et sur des souris, les chercheurs avaient déjà démontré que des cellules mammaires cultivées en présence de concentrations d’aluminium deviennent capables de former des tumeurs métastatiques très agressives. Cette fois, ils ont tenté de comprendre les voies biochimiques ou « mécanisme d’action » par lesquels les sels d’aluminium exercent leur effet cancérigène sur les cellules mammaires.
Le métal pénètre dans les cellules et provoque une instabilité génomique
Pour parvenir à leur conclusion, les chercheurs ont exposé in vitro des cellules de hamster (y compris des cellules de glandes mammaires) à des sels d’aluminium. Ils ont ainsi remarqué que non seulement les cellules assimilent le métal rapidement mais qu’en plus, dans les 24 heures qui suivent, une instabilité génomique apparaît dans ces cellules. Or, comme l’explique la Fondation des Grangettes dans son communiqué, « l’instabilité génomique est une caractéristique quasi universelle des tumeurs humaines et une condition préalable nécessaire pour que des cellules de mammifère s’engagent sur la voie de la transformation maligne ».
En outre, les recherches menées permettent de montrer que l’aluminium altère l’ADN des cellules par des modalités équivalentes à celles de substances cancérigènes reconnues. Les chercheurs démontrent ainsi que les sels d’aluminium dessinent un chemin similaire à celui déjà vu pour des agents cancérigènes avérés tels que le tabac ou l’amiante.
Convaincre les instances sanitaires pour restreindre l’utilisation des sels d’aluminium
Selon la Fondation des Grangettes, ces nouveaux résultats « devraient enfin convaincre les instances sanitaires à reconnaitre formellement le risque que l’exposition chronique à l’aluminium représente pour la santé humaine, et à en restreindre l’utilisation par l’industrie cosmétique ». En attendant que des mesures soient prises, les scientifiques recommandent aux utilisateurs de bannir tout cosmétique qui contient les mentions aluminium chloride, aluminium chlorohydrate, aluminium chlorydrex, aluminium sesquichlorohydrate ou encore aluminium zirconium’.
Source : passeportsanté