L’Association Alliance féminine (AFem) en collaboration avec d’autres organisations de défense des droits des femmes se sont réunies, le 24 avril 2023, à Ouagadougou, autour d’un cocktail de presse pour présenter les résultats de leurs travaux du 14 avril dernier. Ces travaux ont porté sur la problématique du métier de la fille de ménage ou domestique au Burkina Faso. Les participants se sont penchés sur le respect des droits des filles et femmes de ménages, l’application des textes du métier et surtout la professionnalisation de ce métier.
C’est sous le thème « les aides ménagères /domestiques, quelles perspectives d’avenir ? Il faut qu’on en parle ! », que les différents acteurs du domaine ont réfléchi.
Pour l’Association Alliance féminine, le Burkina Faso compte plus de 52% de femmes. Elles sont nombreuses à être déscolarisées. Ainsi, peu diplômées, ou pas scolarisées, elles sont employées dans les familles comme des aides familiales. Ce sont elles qui assurent la lessive, le nettoyage, la cuisine et sont « indécemment payées « .
Face à cette situation préoccupante, les associations défenseurs des droits de la femme veulent plus de professionnalisme de ce métier.
Ceci passe nécessairement par le respect de leurs droits et de l’application des textes.
Selon la présidente de l’AFem, Gisèle Dabré Tiendrebéogo, le manque de professionnalisme dans le métier le rend instable et insécurisé pour les jeunes filles et les femmes au Burkina Faso.v« Elles sont cachées par les murs des foyers où elles subissent des maltraitances», a déploré la présidente.
AFem, a travers la rencontre du 14 avril a permis d’établir un certain nombre de règlements en vue de donner au métier, son statut comme tout métier rémunérateur.
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Les défenseurs des droits de la femme veulent une relecture du décret 2010/807/PRES/PM/MTESS du 31 décembre, fixant les conditions de travail des gens de maison.
Ils recommandent l’abandon de certains termes comme «domestique» au profit du terme employé, ainsi que le terme «maître» par «employeur».
AFem veut également établir une liste des métiers pour le travail domestique, faire la cartographie des acteurs qui interviennent dans le métier du travail de domestique, assurer la formation des acteurs, avec des programmes de formations en lien avec les métiers, créer des centres de formation dans les métiers aux niveaux étatique et associatif.
Les recommandations issues de la rencontre sont entre autres, ratifier la convention des travailleurs ménagers-domestiques, assurer l’insertion professionnelle des apprenants et créer des partenaires entre les acteurs et bien d’autres.
Pour une meilleure protection de ce groupe de travailleurs, AFem et ses partenaires veulent maximiser sur la formation de ces jeunes filles.
Cela se veut une collaboration avec la direction pour identifier les modules de formation et sanctionné par des attestations reconnus.
L’association compte également former les apprentis sur une durée de deux ans, qui sera sanctionnée par un certificat de qualification de base.
Elle souhaite également que l’État sensibilise les parties pour l’application du décret numéro 2010-807/PRES/PM/ MTESS.
Elle plaide en outre pour l’organisation de concours nationaux pour le métier.
La rencontre a vu la participation de plusieurs personnes ressources à savoir le directeur du cabinet du ministre d’État, de la directrice générale de la promotion de la femme et du genre, Marie Madeleine Tougouri, du président du Conseil d’administration de l’Association Monde rural (AMR), Lokré Célestin Samandoulgou.
Aminata Ouédraogo