Quand parle-t-on de règles douloureuses ?On parle de règles douloureuses quand pendant les saignements, la femme a des douleurs au niveau du bas-ventre et ces douleurs varient d’une personne à une autre. On parle à ce moment d’intensité parce qu’il y en a qui supporte mieux ou ne supporte pas du tout. On parle de règles douloureuses primaires quand il s’agit de processus normal de menstruations. Elles peuvent intervenir à tout âge et plus particulièrement chez la jeune fille ou encore chez la femme à l’approche de la ménopause. Elles sont donc physiologiques et n’ont rien de pathologique. Par contre, la dysménorrhée secondaire est lié à un trouble gynécologique. Par exemple une personne qui d’habitude n’a pas de douleurs et un beau matin, les douleurs apparaissent. Très douloureuse, elle peut parfois entraîner une invalidité pendant de courtes périodes de temps. Comment se manifestent les règles douloureuses ?Chez les adolescentes, ça peut commencer à peu près deux jours à l’avance. Lors des saignements, elle a mal. C’est une contraction de l’utérus qui se relâche lentement. Aussi, le degré de la douleur peut conduire la fille à l’évanouissement. Quand cela arrive, elle transpire comme si on avait versé de l’eau sur elle et ça fait peur aux parents. Chez les femmes, les seins prennent légèrement du volume, apparition d’acnés, fièvre, nausées, vomissements, frissons, maux de tête, troubles digestifs, courbatures, etc… Qu’est-ce qui est à l’origine de ces douleurs ?Les causes peuvent être biologiques et physiques, une infection, une pathologie, l’âge, la pré-ménopause associée aux fibromes avec des saignements courts ou longs. Mais chez d’autres, cela commence à l’adolescence et après le premier accouchement, les douleurs disparaissent. Comment atténuer les douleurs ?Pour calmer la douleurs, nous prescrivons des calmants. Nous faisons aussi des examens pour voir si c’est du type hormonal. Nous discutons avec les parents et expliquons à la fille avant de prescrire le traitement qu’elle devra prendre pendant six mois. Après ces six mois, nous arrêtons pour voir la suite. En général, ça marche. Des parents sont réticents. Nous avons beau expliquer, certains refusent et nous respectons leur choix. L’argile verte peut-elle soulager les douleurs ?Je ne saurais m’aventurer sur ce terrain. Dans nos curricula de formation, nous ne parlons pas de médecine traditionnelle. Si elle arrive à soulager les jeunes filles ou bien la femme en tant que telle, c’est le même objectif recherché. Ce que cela va engendrer plus tard, je ne sais pas. Quelles sont les complications ?Certaines s’évanouissent et s’il n’y a pas une assistance rapide, une complication peut survenir sur le plan psychologique ou neurologique. Il faut amener immédiatement la personne aux soins pour qu’on puisse la réanimer. Si on arrive à contrôler la douleur, elle est épargnée de tout danger. S’il n’y a pas eu de secours rapide, elle peut manquer d’oxygène et cela jouera sur sa respiration. La complication sur la maternité, c’est quand il y a eu une pathologie associée. Sinon, elle n’empêche pas de tomber enceinte. Quels liens y a-t-il entre règles douloureuses et endométriose ?L’endométriose est une pathologie qui peut être la cause des règles douloureuses. Souvent, c’est à la suite d’un examen qu’on la découvre. A partir de ce moment, on procède à la prise en charge qui peut être longue car il faut bien le faire afin de donner une chance à la femme de pouvoir procréer. Pour le traitement de l’endométriose, c’est à un niveau supérieur avec les gynécologues. A lire : Être enceinte sans être consciente : ce qu’il faut savoir sur le phénomène Nous en tant qu’agents, nous nous limitons à soulager et à prescrire les médicaments. En cas de myomes, ça fait mal et il n’y a pas de médicaments. Quand ils prennent du volume, en ce moment, le traitement devient chirurgical. Ils peuvent y rester et mourir tout comme ils peuvent grossir. Les gens les confondent avec les kystes. Une expérience que vous voulez partagez avec nos lecteurs et lectrices ?Un matin, je me rendais au service. Non loin de ma maison, j’ai vu des élèves en train de faire du sport. A un moment donné, une élève s’est écroulée. Je me suis garée pour voir de près. Ses camarades la ventilaient pendant que l’épreuve d’éducation physique continuait si je peux m’exprimer ainsi. Je me suis tout de suite mise aux soins. On a appelé son nom mais, elle ne répondait pas. Elle transpirait abondamment et donnait l’impression de suffoquer. Mais, elle avait la main sur le ventre. En tant que prestataire, j’ai immédiatement compris qu’elle avait probablement des règles douloureuses. Avec l’effort associé, elle n’a pas pu supporter. J’ai invité ses copines à chercher de l’eau pour elle et elle s’est remise. J’ai dit aux autres de l’accompagner. Quant au professeur, il avait cru qu’elle a un problème cardiaque. Je n’ai rien dit par respect et surtout la confidentialité. Elle avait encore la main sur le ventre quand on la transportait. Je leur ai suggéré de lui donner de l’eau et de la laisser se reposer. Comme l’eau est très fraîche, je l’ai autorisée à déposer le sachet d’eau sur son ventre. L’idéal aurait été les bouillons d’eau chaude. Deux jours après, j’étais arrêtée devant la porte. C’est elle qui m’a reconnue et elle est venue me saluer en disant « Tanti, l’autre jour-là, c’est vous qui m’avez sauvée. C’est moi qui suis tombée sur le terrain de sport quand vous partiez au service. Ça va maintenant. En réalité, c’était les règles douloureuses ». Entretien réalisé par Françoise Tougry |