La commission nationale des droits humains (CNDH) dispose de nouveaux commissaires pour la période 2023- 2027. Au nombre de 10, ils ont prêté serment, ce mercredi 19 avril 2023, au palais de la justice de Ouagadougou.
Cinq femmes et cinq hommes, c’est la composition des nouveaux commissaires de la commission nationale des droits pour un mandat de quatre ans. Ils ont juré solennellement de remplir fidèlement leur fonction de membre de la commission nationale des droits humains en toute indépendance, impartialité, de façon loyale et de garder le secret des délibérations. A travers ce serment, ils s’engagent à travailler sans faille pour la promotion et la protection des droits humains au Burkina Faso.
Cet engagement expose les commissaires à des poursuites judiciaires si toutefois il est violé. Conscientes du devoir auquel elles sont appelées à remplir, les femmes commissaires disent compter sur le soutien de tous les burkinabè. « Ma joie, c’est la confiance qu’on a placé en moi pour que je puisse promouvoir, défendre et protéger les droits dans un contexte difficile. J’ai prêté serment seule. Mais, je ne mène pas ce mandat seule, je le mène avec tout le monde, tous les acteurs, défenseurs des droits humains. C’est ce pan qui me rassure », a exprimé Alida Henriette Da, représentante de la composante des organisations féminines, commissaire à la CNDH.
« A travers ce serment, je m’engage entièrement à faire ce travail au profit des populations du Burkina Faso. C’est une invite à respecter mon serment et à travailler, à être disponible pour la promotion et la protection des droits humains », a ajouté Salamata Ouédraogo, représentante des organisations de la société civile intervenant dans le domaine des droits humains, commissaire à la CNDH.
L’une des tâches spécifiques qui incombe aux commissaires est de protéger les droits humains dans ce contexte sécuritaire marqué par le terrorisme. Garder l’œil ouvert sur le respect des droits humains en temps de crise sécuritaire paraît difficile pour les commissaires, mais pas impossible à réaliser.
« Protéger les droits humains dans ce contexte n’est pas une tâche aisée. C’est une tâche difficile. Mais, comme nous avons prêté serment, nous allons nous engager à veiller à ce que dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les droits humains puissent être respectés au Burkina Faso », a laissé entendre Valérie Edwige Soma Kaboré, représentante des enseignants chercheurs en droit.
Une fois qu’on est commissaire, on ne défend plus la composante, on défend tout le monde.
Les commissaires de la Commission nationale des Droits humains sont issus de diverses composantes de la société civile. Une fois devenue commissaire, ils sont tenus par l’obligation de promouvoir, de défendre et protéger les droits de toute la population burkinabè sans distinction aucune. Ils exercent leur mandat à titre personnel et pas au titre de leur structure d’origine. Ils doivent par conséquent travailler en toute liberté, sans aucune pression.
« Une fois qu’on est commissaire, on ne défend plus la composante, on défend tout le monde. Mais le fait qu’on ait pris le soin d’avoir différentes composantes, c’est pour qu’il n’y ait pas d’oubli ni de stigmatisation. Etant à la Commission nationale des Droits humains, je peux alerter sur les questions du genre, sur la question qui concerne la femme. Mais, je ne peux pas me focaliser uniquement sur les droits de la femme », a précisé Alida Henriette Da, représentante de la composante des organisations féminines.
« Nous sommes engagées pour la défense des droits humains de façon générale au Burkina Faso. C’est vrai que nous venons de nos organisations. Mais, nous devons travailler tout d’abord pour l’intérêt des burkinabè », a ajouté Antoinette Savadogo Pouya, représentante de la composante organisation de jeunesse.
La désignation du nouveau président et les membres du bureau de la CNDH est prévue pour ce jeudi 20 avril 2023 au siège de ladite Commission.
Mary Sorgho