Alimata Ganamé est une commerçante de fruits. Installée sur l’avenue Kwamé N’Krumah, elle propose aux clients, de la papaye dans des kits jetables. Cette activité lui permet de gagner sa vie.
Alimata Ganamé vend de la papaye, des pastèques et des mangues. C’est aux abords du goudron, sur l’avenue Kwamé N’Krumah, en face de l’hôtel Palm Beach qu’elle trouve refuge pour faire son commerce.
Elle expose les fruits sur une grande table, capable de supporter le poids des fruits. La plus petite permet de stocker les peaux et les pépins dans une bassine.
Alimata Ganamé devenue commerçante, ce n’est pas du hasard. Des raisons familiales l’ont motivée à se lancer dans l’entreprenariat. En effet, il y a trois ans, elle a perdu ses parents. Depuis ce malheureux évènement, Alimata se voit, obligée, de trouver quelque chose à faire pour que la famille puisse joindre les deux bouts.
Ainsi est née, cette activité. « Il y a trois ans que je me suis mise à vendre des fruits pour pouvoir payer la scolarité de mes frères et sœurs », confie-t-elle.
Au départ, Alimata se promenait à pied et sous le soleil, dans les artères de la ville de Ouagadougou, les fruits sur la tête. Une tache pas facile pour elle, vu que c’est lourd.
Cependant, déterminée, elle s’y accroche. « J’étais marchande ambulante pendant deux ans. Mais, je me suis installée ici, il y a environ un an. Par la grâce de dieu, j’ai à présent une charrette que j’utilise pour le transport », se réjouit Alimata.
Le client peut acheter la papaye, entière ou épluchée et découpée en dés. Cette dernière option est la spécialité d’Alimata Ganamé. « J’ai choisi de les mettre dans des kits jetables et transparents. De loin, le client voit le contenu. En plus, c’est propre, beau, attirant et juteux », explique-t-elle.
Elle les lave bien d’abord, avant de les éplucher. D’une main agile, à l’aide son petit couteau tranchant, elle enlève la peau et la recueille dans une petite bassine. Puis, elle vide les pépins avec une cuillère.
De son avis, cette façon de faire est moins salissante, hygiénique et crée moins de désordres. Aussi, le conditionnement est facile et le transport moins compliqué pour le client.
Une fois la papaye découpée en dés et conditionnée dans les kits, elle est vendue à 500FCFA l’unité. Puis, elle joint deux cure-dents avec lesquels le client mange. Même sans se laver les mains, c’est pratique, fait-elle remarquer. Du fait que les doigts n’aillent pas également au contact direct avec le fruit, il n’y a pas de raisons que les doigts se collent, explique Alimata et de souligner que les mouches ne peuvent y pénétrer tant que le kit est fermé.
Ces règles d’hygiène et de propreté ont convaincu beaucoup de clients. « J’ai des commandes. Vous voyez ces kits individuels, c’est pour des clients que je dois livrer. D’autres commandent avec des plateaux. J’ai un, tout juste à côté », indique-t-elle.
Le jour où il y a moins de clients, la vente d’Alimata n’excède pas 20 kilogrammes. Par contre en ce temps de carême, l’affluence devient plus grande. « Je vends 30 à 40 kilogrammes de papayes par jour, voire 50. Avant le carême, le kilo se négociait à 300F. Mais, maintenant, il a atteint 400f », révèle-t-elle. Avec cette activité, elle dit pouvoir faire face aux dépenses, aux charges personnelles et familiales.
La papaye étant sensible à la chaleur, Alimata prend au quotidien une quantité moyenne. Au cas où le stock ne finit pas, elle protège le reste avec un pagne.
Au lieu de jeter les peaux et les pépins à la poubelle, Alimata décide d’en faire un bon usage. En fait, c’est à un vieillard qu’Alimata Ganamé les donne. « Je les offre volontiers à un éleveur. Chaque soir, il vient les récupérer pour ses moutons. Les bénédictions qu’ils me donnent ne sont pas de trop », conclut-elle.
Françoise Tougry