Amnesty International a publié son rapport annuel de 2022, ce 28 mars 2023. Il est ressorti que l’année 2022 est marquée par la détérioration des droits humains en général et particulièrement ceux des femmes dans la sphère mondiale.
Viols de guerre en République centrafricaine et au Soudan du Sud, révocation du droit fédéral d’avorter aux Etats-Unis, décrets liberticides en Afghanistan, répression du mouvement féministe en Iran… Ce sont entre autres les facteurs déclencheurs de la montée des mouvements féministes internationaux.
Ils sont également les résultats alarmants du rapport d’Amnesty international qui qualifie l’année 2022 d’ “une année [de] tournant pour les droits humains… en pire. »
Selon l’organisation non gouvernementale, 2022 a été une année dévastatrice pour les droits des femmes.
Lola Schulmann, spécialiste des droits des femmes à Amnesty International a dédié dans le rapport de 2022, tout un chapitre sur les droits des femmes.
“Le bilan de l’année 2022 est très inquiétant, on constate que l’ensemble des droits sont menacés et particulièrement ceux des femmes. En fonction des pays et des régions, on observe une dégradation de leurs droits.” a souligné la spécialiste.
Pour la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, la réponse internationale en Ukraine jugée deux poids, deux mesures est “un modèle dont la communauté internationale devrait avoir pour répondre aux crises”.
Néanmoins, madame Callamard s’indigne en ces termes: “ l’invasion Russe en Ukraine a dévoilé le côté hypocrisie des pays occidentaux, puisque les crises ne sont pas gérées de la même manière ailleurs dans d’autres pays”.
Les femmes, premières victimes des crises
L’urgence, pour Amnesty international est avant tout, celle des droits et des libertés individuelles des femmes. Jean-Claude Samouiller s’alarme notamment de la situation des femmes et des jeunes filles en Afghanistan : « Les talibans ont interdit l’accès à l’école, à l’emploi, aux études supérieures aux femmes. Elles ont besoin d’être accompagnées d’un tuteur si elles souhaitent sortir de chez elles et entièrement couvertes », a-t-il souligné.
En Iran, les femmes ont été au centre des manifestations contre le régime depuis septembre 2022, et les premières victimes de la répression. « Le régime iranien viole, torture et tue les femmes » poursuit le président de l’ONG.
En Ukraine, en Afghanistan ou en Éthiopie (dans la région du Tigré), les femmes sont victimes de « crimes de guerre » ou de « tortures », de viols parfois systématiques et de « passages à tabac ».
Amnesty alerte également sur la mise en péril du droit à l’avortement dans des pays tels que la Pologne et les Etats unis.
Le droit de manifester au centre des inquiétudes
La restriction des droits politiques, et notamment la liberté d’expression, est également soulignée dans le rapport 2022. Plus de 80 pays sont pointés du doigt pour avoir eu recours à des usages d’armes illégales contre les manifestants. Parmi eux, le Pérou, le Sri Lanka mais aussi la France et le Royaume-Uni qui a mis en place « un arsenal législatif visant à limiter et réprimer les manifestations », selon la secrétaire générale d’Amnesty international.
Il faut rappeler que le 10 décembre prochain, l’organisation internationale des Nations unies célébrera le 75e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme.
Amnesty international France (parfois abrégé AIF ou AISF) est la section française de l’organisation non gouvernementale, non-partisane créée en 1971 pour défendre les droits humains. Elle milite pour le droit à la liberté d’expression, l’arrêt de la torture et les autres violations des droits de l’homme dans le monde.