Danièle Darlan et Reckya Madougou, toutes africaines ont été récompensées, à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme, célébrée chaque 8 mars. Cette distinction est le résultat de leur lutte dans la préservation des acquis démocratiques sur le continent africain. Ces valeureuses femmes ont vu leurs efforts récompensés, lors du prix international de femme de courage initié par le département Américain.
Deux générations avec le même combat, professeure Danièle Darlan, juriste, ancienne présidente de la Cour constitutionnelle de la République centrafricaine, militante pour la paix et la réconciliation, a reçu le prix international de la femme de courage. C’est à l’occasion de la célébration du 8 mars, journée internationale des droits de la femme.
Engagée sans relâche au côté des femmes victimes de violences sexuelles, elle les encourage à participer pleinement à la construction de la paix et de la réconciliation en République centrafricaine.
Plusieurs actions à savoir la défense de la constitution de son pays, son héroïsme dans la sauvegarde de l’indépendance judiciaire et son refus de se laisser influencer par des menaces ou des pressions politiques sont les valeurs qui lui ont valu le prix, selon le communiqué du département d’État américain.
L’une des actions phare de l’ancienne présidente de la Cour constitutionnelle, Danièle Darlan est le refus de valider le décret présidentiel qui avait créé un comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution, un projet très controversé par le peuple centrafricain qui accusait le président Faustin-Archange Touadéra de vouloir modifier le texte pour pouvoir briguer un 3ème mandat.
Pour le département d’Etat américain, ce prix honore son engagement inébranlable en faveur de l’Etat de droit.
Tout comme Danièle Darlan, Reckya Madougou a eu la même distinction. Une infatigable militante béninoise pour la démocratie et les droits des femmes, à peine la trentaine amorcée, a été récompensée pour son travail courageux, pour la démocratie au Bénin et les droits des femmes, en particulier. Elle a joué un grand rôle dans la campagne « Touche pas à ma Constitution » qui s’est opposée avec succès à une modification opportuniste de la Constitution par le président alors en exercice.
Militante farouche, Reckya Madougou, continue de lutter pour les droits humains, la démocratie, le respect de la Constitution dans le sens de l’intérêt général. Cette lutte l’a poussée à briguer la magistrature suprême en 2021 avec le projet d’une société inclusive et cohésive.
Emprisonnée arbitrairement depuis deux ans, la dame de fer et de cœur depuis sa cellule multiplie ses initiatives sociales et humanitaires en faveur des couches défavorisées (orphelinats, hôpitaux, prisons, églises, mosquées, etc.)
Par ailleurs, elle lance régulièrement et courageusement des alertes sur des méfaits de gouvernance et d’injustice dont elle est informée par ses proches et en subit immédiatement les représailles par ses geôliers, sans que cela ne la pousse à se résigner.
Le prix international de la femme de courage est une grande distinction créé en 2007 par le gouvernement américain, une initiative portée par la secrétaire d’État Condoleezza Rice, pour célébrer la Journée internationale des femmes chaque 8 mars.
Les ambassades des États-Unis ont le droit de recommander une femme comme candidate, et le prix est décerné chaque année aux femmes du monde entier qui ont fait preuve de leadership, de courage, d’ingéniosité et de volonté de se sacrifier pour les autres, en particulier pour une meilleure promotion des droits des femmes.
Danièle Darlan, 71 ans, et celle qui pourrait être sa fille, Reckya Madougou, 48 ans, sont des exemples inspirants de la témérité et du courage des femmes dans la lutte pour la justice et la démocratie à travers le monde.
Le prix international de la femme de courage est une reconnaissance importante pour leur travail et pour celui de toutes les femmes qui luttent pour un monde plus démocratique, juste et équitable. Leur militantisme démontre que les femmes ont un rôle crucial à jouer dans la promotion de la paix, de la démocratie et de l’Etat de droit dans leur pays et dans le monde entier.
En célébrant leur courage et leur engagement, le département d’État américain invite toutes les femmes à aller dans le même sens, notamment à poursuivre cette lutte pour un monde meilleur et plus égalitaire pour toutes et tous.