A l’occasion de la commémoration de la Journée internationale de la Femme, l’association Rel wendé de Nonghin a organisé dans la matinée du 8 mars 2023, une journée de salubrité au commissariat de Komdayoré de l’arrondissement 3 de la ville de Ouagadougou. L’activité a été marquée par un don de vivres et de vêtements à 21 femmes déplacées internes.
D’une valeur de 100 000F CFA, le don est composé de 5 sacs de riz de 25 kilogrammes, des vêtements et du savon. Ce don vise à soutenir 21 femmes déplacées internes qui peinent à se nourrir.
En plus de ce don, les femmes ont décidé de rendre propre les locaux du commissariat de Somdayoré de l’arrondissement 3 de Ouagadougou. A l’issue de cette action de salubrité, les membres de l’association Relwendé de Nonghin ont remis une rame de papier et des stylos au commissaire pour soutenir le fonctionnement du service.
Pour le commissaire, c’est un geste salutaire. Visiblement content, il a salué l’initiative des femmes et leurs a confié qu’il transmettra l’information à sa hiérarchie. Selon lui, « c’est une manière originale de célébrer le 8 mars ».
Il également souligné que la journée internationale « doit être un moment de partage et de réflexion sur la condition de la femme et sur comment la femme peut contribuer au développement de l’humanité ».
En guise de reconnaissance, le commissaire a pris l’engagement d’organiser dans un bref délai, une campagne d’établissement des cartes nationales d’identité burkinabè pour les femmes déplacées internes.
Au nom de toutes les femmes de l’association Relwendé de Nonghin, la présidente Jacqueline Somdo a précisé que le choix d’organiser le 8 mars à travers ces activités, est une interpellation à toutes les femmes à accompagner de façon sobre les forces de défense et de sécurité (FDS), mais aussi les femmes déplacées internes qui sont « les premiers victimes du l’hydre terroriste. »
« La situation sécuritaire n’est pas reluisante pour la fête, et la célébration du 8 mars se veut sobre. C’est notre contribution à l’effort de guerre », a-t-elle indiqué.
Elle dépeint la situation sécuritaire, comme un phénomène qui endeuille, chaque minute « leurs enfants, leurs époux », que sont les forces de défenses et de sécurité (FDS).
C’est lourd de porter une personne et son arme dans le cœur
« Les FDS portent les armes dans les cœurs, mais nous, les mères et les épouses, nous les portons dans les cœurs, à travers nos prières, notre amour et nos larmes. C’est lourd de porter une personne et son arme dans le cœur ».
Madame Somdo a aussi interpellé les autorités à redoubler d’effort quant aux actions en lien avec le développement socioéconomique de la femme. Elle a également salué le thème du 8 mars (contribution de la femme à la production de l’agriculture dans un contexte de crise sécuritaire et humanitaire : la culture hors sol comme alternative) et a invité le gouvernement à s’organiser pour permettre aux femmes déplacées internes d’exploiter les réserves pour la culture maraichère au lieu de les attribuer aux gens qui construisent des maquis.
De son point de vue, « il vaut mieux apprendre quelqu’un à pêcher au lieu de lui donner tout temps du poisson », comme le dit un adage africain.
Jacqueline Somdo a souhaité l’accompagnement de l’autorité pour changer la situation des femmes déplacées internes qui peinent à trouver leur pitance quotidienne.
« Nous avons une trentaine de femmes qui savent travailler la terre, nous demandons aux autorités de les former davantage et leur offrir les réserves et les moyens nécessaires pour qu’elles puissent donner une autre image aux femmes déplacées internes. », a-t-elle laissé entendre.
Assèta Sebgo, est originaire de Kalamba dans le sahel. Avec plusieurs femmes, elles ont fui les exactions des groupes armées pour se réfugier à Ouagadougou. Elle est également la représentante des Femmes PDI, bénéficiaire du don de l’association Rel wendé de Nonghin.
Pour elle, les mots lui manquent. « Nos prières vont à l’endroit de l’association qui a pensé à nous, et également aux FDS qui se battent toujours malgré les pertes énormes en vies humaines pour que nous regagnons nos terres. »
La particularité dans la commémoration de ce 8 mars, est la présence d’un homme parmi ces femmes. Il s’agit de Constant Basolet, secrétaire générale de l’association des blessés de l’insurrection populaire de 2014 qui s’est joint aux femmes pour l’opération de salubrité du commissariat.
A en croire ce dernier, il a été séduit par l’idée de l’association et il a tenu à l’accompagner. « C’est un acte qui montre aux hommes que la femme à constamment besoin du soutien de l’homme et il faut lui en apporter. », a suggéré Constant Basolet.
Aminata Ouédraogo (stagiaire)