« Être femme dans le milieu de l’enseignement supérieur et de la recherche : réalités, défis et perspectives », c’est le thème d’une conférence qui s’est tenue le mardi 07 mars 2023 à Ouagadougou, Organisée par les écoles doctorales de l’Université Joseph Ki-Zerbo, cette activité s’inscrit dans le cadre de la commémoration de la journée internationale de la femme.
La question genre est banalisée et n’est pas pris en compte. C’est le constat du Professeur Fatoumata Badini Kinda, professeur en sociologie à la retraite. Également responsable du laboratoire question genre de l’UJKZ, la conférencière a soutenu que la femme a toujours été sous-estimé et mise en arrière-plan dans toutes les couches de la société. « C’est normal qu’une femme cuisine et éduque des enfants mais c’est extraordinaire de voir une femme travailleur et chercheur », a-t-elle dit.
A l’université il y a peu de femmes responsables. Sur chaque entité, elles représentent 15 à 30%. Pour la conférencière, une budgétisation doit être allouer à l’instauration d’une politique publique sur la question genre.
Docteur Aïcha Tamboura, enseignante à l’IPERMIC et participante à la conférence s’est prononcé sur la question du suivi des élèves une fois inscris à l’université. L’une des problématiques est l’abandon scolaire pour grossesses. « Il faut la mise en place des cellules genres dans les établissements pour l’éducation de base » a-t-elle laissé entendre.
Bientôt une crèche à l’université Joseph Ki-zerbo ?
L’enseignante chercheure Valérie Rouamba Ouédraogo a également fait un exposé sur le thème :« La parentalité étudiante : difficiles conciliations des corps biologiques, sociales et intellectuels ». Ce thème est le fruit d’une étude menée sur une vingtaine d’étudiantes mères de l’université de Ouagadougou, qui a convaincu les autorités universitaires à initier la construction d’une crèche au sein. « Je rends grâce que l’étude ait abouti car une crèche sera construite au profil des étudiantes mères » a-t-elle confiée
Participante à la conférence par zoom, Isabelle Timpesse, enseignante chercheure à Bruxelles épouse et mère de deux enfants a partagé son expérience. Elle a salué le soutien et l’assistance de son époux sans qui elle n’en serait pas là. « Mon mari il est compréhensible, il fait la cuisine le ménage au moment pendant je suis au bureau », a telle laissé entendre. Par conséquent, elle invite les jeunes étudiantes à s’armer de courage et abnégations, car a-t-elle expliqué, il a fallu attendre 200 ans en Europe pour avoir une femme doctorante.
Pour le directeur adjoint de l’École Doctorale des Lettres Sciences Humaines et Communication, Dimitri Régis Balima juge que le 08 mars doit être célébrer autrement. C’est en ce sens qu’il a été organisé une conférence sur la question du genre, en consortium avec les autres écoles doctorales. « Ce n’est pas facile de travailler à l’université quand on est femme, il y a beaucoup d’exigences», a t-il souligné.
Étudiante en 3e année de Sociologie (UFR LAC) à l’Université Joseph Ki Zerbo, Alida Kaboré a apprécié l’initiative de la conférence et surtout les thématiques abordés par les enseignants qui sont des modèles pour elle. « J’ai aimé le développement de madame Rouamba qui est m’inspire et aussi Professeur Badini qui sont des exemples pour nous étudiantes », a-t-elle exprimé.
La question des mères étudiantes devient de plus en plus préoccupante et nécessite l’attention des autorités. « Au campus il n’y a pas de sécurité, les enfants sont exposés et les mamans n’arrivent pas à suivre les cours car certains professeurs sont exigeants » a telle confiée. La sécurité des nourrissons dans une crèche et l’accès formel des mères aux cours, tels sont les doléances de l’étudiante Kaboré pour un bon rendement universitaire.