Un jeune congolais a eu le génie de créer des mèches biodégradables à base de fibres de bananiers à Goma dans la province du Nord. Une manière pour lui de protéger la nature et contribuer au développement socio-économique de son pays.
C’est une invention qui pourrait bouleverser la donne au Congo et en Afrique. En effet, Serge Bashonga, le PDG de l’entreprise Kivu Eco Solutions SARL, a pu fabriqué des mèches avec des fibres de bananiers. « Nous y travaillons depuis une année mais c’est depuis quelques mois que nous avons eu un résultat un peu satisfaisant », a-t-il confié au journal écologiste Enviro News.
Ces résultats sont le fruit de la persévérance du jeune entrepreneur et de son équipe car au début les gens ne croyaient pas en son projet. Pour convaincre, il a dû rechercher des fonds qui permettront de fabriquer ces mèches biodégradables. Les enjeux d’une telle invention sont énormes.
Sur le plan écologique, ces mèches peuvent peut constituer une solution à la pollution de l’environnement. Les mèches ou tissages en plastiques sont beaucoup utilisées par les femmes et jeunes filles en Afrique et se retrouvent plusieurs années dans l’environnement tout comme les sachets plastiques.
« Après avoir observé l’environnement, nous avons créé cette entreprise pour chercher des solutions écologiques. Les mèches qui sont sur le marché prennent beaucoup de temps pour se décomposer. C’est ainsi que nous avons pensé fabriquer ces mèches biodégradables pour protéger l’environnement » , a confié M. Bashonga à Enviro News.
Sur le plan économique, l’invention de Serge Bashonga, s’il venait à être soutenu, va permettre de réduire les importations qui occasionnent d’énormes pertes de devises sur le continent. C’est également une opportunité de promotion de l’entrepreneuriat afin de réduire le chômage des jeunes.
Chaque année ce sont des milliers de tonnes de mèche qui entrent en RDC et en Afrique. « Si jamais, l’Etat décide de donner une main forte à ce jeune entrepreneur, il peut réduire le recours à l’exportation de ces devises pour des investissements ciblés. Ce serait aussi une façon de promouvoir l’invention locale et l’entreprenariat des jeunes car je reste convaincu que l’industrialisation de notre pays, partira de l’Est ”, a indiqué Alfred Ntumba, journaliste spécialiste des questions environnementales.
Toutefois, il faut le reconnaitre, que la mise sur le marché de ses mèches biodégradables n’est pas pour demain.
« Nos mèches ne sont pas encore en vente. Nous sommes en phase du prototype. Nous recherchons des partenaires pour accroître la production », a expliqué Serge Bashonga. Et d’ajouter que c’est un projet qui demande beaucoup d’investissements. Pour cela, l’inventeur, lance un appel à partenaires pour la production.
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Un marché qui pèse plus de 3000 milliards de FCFA
En Afrique, la demande en mèches, cheveux, perruques et autres extensions a explosé ses dernières années. Selon une étude réalisée et rendue publique au cours de l’émission Télé Matin en France et diffusée en janvier 2021, les femmes africaines consacrent environ 3000 milliards de FCFA soit 5 millions d’euros par an dans l’achat des mèches perruques et extensions. La République Démocratique du Congo figure parmi les plus gros importateurs du continent à côté du Sénégal, du Togo, du Bénin et de la Côte d’Ivoire.
Au niveau mondial, c’est un marché qui pèse aujourd’hui entre 10 et 15 milliards de dollars soit 8,5 et 12,8 milliards d’euros.
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