Harvard a annoncé la nomination historique de Claudine Gay au poste de présidente. Cette New-yorkaise, fille d’immigrés haïtiens compte bien laisser une marque sociale sur la grande université.
L’université d’Harvard a nommé Claudine Gay, sa trentième présidente. Cette nomination hors du commun fait de cette professeure émérite la première personne noire et la deuxième femme à diriger l’école Ivy League. Elle succède à Lawrence S. Bacow qui démissionne pour passer plus de temps avec sa famille.
Avec cette annonce, docteure Gay est entrée dans « l’histoire universitaire d’Harvard » a déclaré Henry Louis Gates, Directeur du Hutchins Center for African and African American Research de Harvard. Pour lui, c’est une victoire pour la diversité et l’excellence.
Claudine Gay est considérée comme une voix de premier plan sur la question de la participation politique aux États-Unis. En 2006, elle devient professeure de gouvernement et d’études africaines et afro-américaines.
Elle est actuellement doyenne de la Faculté des arts et des sciences, spécialiste de la démocratie et experte sur les questions de représentation des minorités et la participation politique au gouvernement.
Claudine Gay a dirigé sa faculté avec brio, et ce, tout au long de la pandémie en diffusant notamment de longs messages de soutiens et d’encouragements à l’égard des étudiants. À ses qualités humaines, il est nécessaire d’ajouter sa détermination et son courage. Effectivement, elle a fait face aux affaires de harcèlement sexuel au sein d’Harvard en sanctionnant plusieurs membres du corps professoral.
« L’idée de la tour d’ivoire, c’est le passé »
Dans son discours, Claudine Gay, qui prendra ses fonctions en juillet 2023, a appelé à une plus grande collaboration entre les écoles de Harvard et a déclaré qu’il était urgent que l’université s’intègre et s’engage davantage dans le monde.
« L’idée de la tour d’ivoire, c’est le passé, pas l’avenir de l’université. Nous n’existons pas en dehors de la société, mais en tant que partie intégrante de celle-ci » a-t-elle déclaré avant d’ajouter « Cela signifie que Harvard a le devoir de se pencher, de s’engager et d’être au service du monde ».
Originaire de New York , le Dr Gay, la fille d’immigrants haïtiens, a expliqué que ses parents s’étaient inscrits à l’université avec très peu d’argent. Sa mère est devenue infirmière et son père ingénieur civil, « des carrières rendues possibles par le City College de New York », a-t-elle expliqué. Selon elle, ses parents croyaient que l’éducation ouvrait toutes les portes et ils lui ont donnée trois options, devenir ingénieur, médecin ou avocat. Elle est certaine que d’autres enfants de parents immigrés pourraient s’identifier à elle et de rappeler « Devenir universitaire n’était pas ce que mes parents avaient en tête « .
Quoi qu’il en soit, les partisans de la docteure Gay sont absolument ravis de son parcours académique ainsi que de sa nomination. « C’est une excellente dirigeante universitaire avec un esprit vif, de grandes compétences en leadership et en communication, un excellent jugement, une décence et une gentillesse de base qui serviront bien Harvard », a déclaré Lawrence Bacow, le président de l’université d’Harvard, dans un communiqué après avoir longuement fait l’éloge de sa collègue.
Les yeux sont désormais rivés sur Claudine Gay pour promouvoir l’égalité, l’intégration et la juste représentation des minorités comme elle l’a toujours accomplie durant sa carrière.
Source : vanityfair.fr