Le ministère en charge du genre a organisé une conférence publique au profit de 200 femmes et hommes ce vendredi 25 novembre 2022 à Ouagadougou. Tenue sous le thème « violences basées sur le genre, dans un contexte de crises sécuritaire et humanitaire : enjeux, défis et perspectives », cette conférence marque le lancement de la 32e édition des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre.
Mariage forcé, mutilations génitales féminines, viols, violences physiques, exploitation sexuelle, ce sont les types et formes de violences basées sur le genre (VBG) dont certaines femmes sont victimes. Ces violences sont exacerbées par la crise sécuritaire et humanitaire que connait le Burkina Faso depuis quelques années.
En 2021, les services sociaux du ministère en charge de la femme ont enregistré 11 020 cas de violences basées sur le genre dont 9307 femmes et 1713 hommes. A la date du 31 aout 2022, le centre de prise en charge des victimes de violence basées sur le genre de Baskuy a enregistré 1031 cas dont 858 femmes et 173 hommes.
A en croire la ministre en charge du genre, la persistance des pesanteurs socioculturelles et la faible vulgarisation des textes relatifs aux droits de la femme, sont des raisons qui pourraient expliquer ces VBG. « Il est plus que jamais indispensable de renforcer les actions de sensibilisation et de mobilisation sociale en vue de susciter un réel changement des mentalités », a recommandé Nandy Somé/ Diallo, ministre en charge du genre.
Pour éliminer les VBG d’ici 2030, le système des nations Unies au Burkina Faso préconise la mise en œuvre de politiques fortes et l’implication de tous les acteurs.
« Il nous faut des politiques et des programmes à long terme pour s’attaquer aux causes profondes de la violence, protéger les droits des femmes et des filles, et encourager des mouvements de défense des droits des femmes forts et autonomes », a laissé entendre Bintou Diallo, représentante de la Coordonnatrice Résidente du Système des Nations Unies et Coordonnatrice Humanitaire au Burkina Faso.
Les dispositifs juridiques en matière de lutte contre les violences à l’égard des femmes au Burkina Faso
Le Burkina Faso a adopté plusieurs textes contre les VBG. A ce titre, la loi n° 025-2018/AN du 31 mai 2018 portant code pénal au Burkina Faso consacre des dispositions répressives contre les VBG. Les mutilations génitales féminines sont punies à travers les articles 513-7 à l’article 513-9. « Les discours, propos, écrits publics qui encouragent les mutilations génitales féminines sont passibles de condamnation », a précisé Edwige Sankara/ Yaméogo, ex-député à l’assemblée nationale de la transition.
Le viol est puni d’une peine d’emprisonnement de sept à dix ans et d’une amende de six cent mille (600 000) à deux millions de francs CFA selon l’article 533-10. L’article 533- 13 précise que le viol commis sur une personne mineure de moins de treize ans de l’un ou de l’autre sexe, est puni d’une peine d’emprisonnement de onze à trente ans et d’une amende de trois millions à dix millions de francs CFA.
Le harcèlement sexuel est puni d’une peine d’emprisonnement d’un an à trois ans et une amende de deux cent cinquante mille à deux millions de francs CFA (article 533-9).
La 32e édition des 16 jours d’activisme est commémoré cette année sous le thème « tous unis ! l’activisme pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles ».