L’état des lieux du cancer de sein au Burkina Faso a fait l’objet d’un panel ce vendredi 4 novembre 2022 à Ouagadougou. Initiée par Women in Global Health au Burkina Faso en collaboration avec le ministère de la santé, cette activité a été marquée par une session de dépistage gratuit au profit des femmes.
Le cancer de sein constitue le deuxième cancer chez la femme au Burkina Faso. Sa prévalence est de 19%. D’octobre 2021 à octobre 2022, le centre hospitalier universitaire de Bogodogo a recensé 300 nouveaux cas de cancer de sein.
S’il n’est pas diagnostiqué et traité à temps, le cancer du sein peut occasionner la mort. D’où l’initiative de ce panel pour sensibiliser les femmes sur les mesures de prévention de ladite maladie.
Les signes d’alerte du cancer de sein font référence à un constat d’une boule dans le sein, une augmentation du sein sans boule, une boule au niveau de l’aisselle, une plaie sur le sein, une plaie au niveau du mamelon, ou l’aspect du sein à la peau d’orange.
Selon Dr Nina Zerbo, une consultation s’impose dès l’apparition de ces symptômes. Ladite consultation concerne un bilan diagnostic qui inclut une mammographie, une échographie mammaire et un examen anatomopathologique.
« Ce sont des examens qui vont permettre de préciser la nature des anomalies qui ont été retrouvées sur le sein », a mentionné l’Oncologue médical.
Alimenté par les œstrogènes, le cancer du sein est un cancer hormonodépendant. A en croire le docteur Natacha Bako, gynécologue obstétricienne, la puberté précoce peut être un facteur de risque du cancer du sein. « Les jeunes filles qui ont eu très trop leurs menstrues, ont une implication œstrogénique qui se fait très précocement.
Le fait d’être exposé le plus longtemps possible aux œstrogènes peut favoriser ce cancer », a laissé entendre la gynécologue obstétricienne.
La succion n’exempte pas la femme du cancer de sein
Bien que l’allaitement soit considéré comme un facteur protecteur du cancer de sein, il n’exempte pas la femme de cette maladie. Selon le professeur Nayi Zongo, l’allaitement comme un facteur protecteur est en train d’être remis en cause. Donc, la succion n’est pas un anti cancer. De son point de vue, la majeure partie des femmes qui se font consulter pour cancer de sein ont eu entre six et sept enfants. « Ce sont des femmes qui ont donné le sein à leurs enfants mais malgré tout, elles ont eu quand même un cancer de sein », a révélé l’Oncologue chirurgical.
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En outre, la succion du sein par un homme ne peut pas prévenir le cancer du sein. Mais, l’affection issue de la succion peut bloquer la survenue de certaines maladies dont le cancer. « La succion du mamelon par le mari de façon directe ne va pas vous protéger contre le cancer du sein mais de façon indirecte, c’est un anti-stress », a déclaré le professeur Nayi Zongo.
Pour lutter efficacement contre le cancer du sein, le Professeur Nayi Zongo suggère le dépistage. Il consiste en la réalisation des tests diagnostics qui font référence à l’échographie mammaire et ou à la mammographie. Pour les jeunes filles qui ont atteint l’âge de 20ans, il leur est recommandé d’examiner leurs seins chaque mois en faisant l’autopalpation. « Dès que vous avez une anomalie que vous remarquez, il faut vous rendre tout de suite à l’hôpital », a-t-il conseillé à l’auditoire.
A partir de 35 ans, il est recommandé aux femmes de faire un examen médical en plus de l’autopalpation. Cela doit se faire chaque année. Pour celles qui ont atteint l’âge de 40 ans, il est conseillé de faire une mammographie tous les trois ans. « Il ne faut pas attendre 50 ans avant de faire la première mammographie », a-t-il suggéré.
A partir de 50 ans, les femmes doivent faire une mammographie tous les deux ans.
De l’avis du professeur Nayi Zongo, les femmes ne peuvent pas être surprises par un cancer de sein si toutefois, elles suivent ces recommandations. « Un cancer de sein diagnostiqué tôt avant qu’il n’atteigne la taille de 1 ou 2 centimètre se guérit à plus de 95% des cas », a-t-il déclaré.
La coalition burkinabè contre le cancer prévoit dans un mois offrir 3 000 mammographies aux femmes qui sont dans le besoin.
Mary. S