Selon un décret présidentiel signé par le capitaine Ibrahim Traoré, les forces vives du pays sont convoquées les 14 et 15 octobre pour des assisses nationales. Des assises nationales qui devront permettre d’adopter non seulement une nouvelle Charte de la transition, mais aussi de désigner un nouveau président civil ou militaire de la Transition. Depuis lors, les supputations vont bon train concernant l’homme ou la femme capable de conduire le pays des hommes intègres dans sa reconquête du territoire. Pour certains, c’est une opportunité de voir enfin à la tête de l’État, une femme, comme Catherine Samba-Panza en Centrafrique, Sylvie Kinigi au Burundi, Rose Francine Rogombé au Gabon ou encore Ruth Perry au Libéria. La rédaction de Queenmafa.net vous propose 10 femmes fortes qui pourraient conduire une transition exemplaire au Burkina Faso.
Joséphine Ouédraogo Guissou
Parmi ces femmes qui pourraient diriger la transition, figure en bonne position, Joséphine Ouédraogo Guissou. L’on se souviendra qu’elle était dans le trio sélectionné pour diriger la transition après la chute de Blaise Compaoré en 2014, avec Michel Kafando et Chérif Sy.
Si le Collège de désignation a fini par porter son choix sur Michel Kafando, elle n’ a pas moins démérité. C’est d’ailleurs pour cette raison que le chef du Gouvernement de la transition lui fera appel pour diriger le ministère en charge de la Justice et des Droits Humains. Ce qu’elle réussit avec brio. On lui attribue ce mérite d’avoir « déverrouillé »la justice qui était minée par la corruption et des dysfonctionnements liés à l’emprise du politique.
La sociologue de formation a également été ministre de l’Essor Familial et de la Solidarité nationale sous la période révolutionnaire de septembre 1983 à octobre 1987. Par la suite, elle a travaillé à la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et à Enda-Tiers Monde jusqu’en septembre 2011. Après son passage au ministère de la Justice, elle a servi comme ambassadeur du Burkina Faso en Italie de février 2017 à février 2022.
A 74 ans, la native de Koudougou pourrait encore apporter beaucoup au pays au regard de sa longue expérience dans le management de l’administration publique.
Hadizatou Rosine Sori Coulibaly
Son nom est revenu plusieurs fois lorsqu’il a été question de désigner un premier Ministre au Burkina Faso. Dans le dernier sondage en ligne de l’Institut de recherche et de sondage Apidon (IRSOA), en vue de recueillir les attentes des internautes en ce qui concerne le choix des dirigeants et de la gouvernance pour la période de la transition, Rosine Sori Coulibaly est la seule femme citée par les internautes avec 4,36%. Ce qui n’est pas insignifiant au regard au contexte.
Elle jouit d’une bonne réputation auprès de l’opinion publique burkinabè après son passage à la tête du ministère de l’Économie, des Finances et du Développement du Burkina Faso de Janvier 2016 à Janvier 2019. Elle a été reconnue comme meilleure Ministre des Finances de l’Afrique de l’Ouest et du Centre en 2017 par l’Africa Performance Index (API).
Débarquée du gouvernement après son bras de fer avec les agents du ministère en charge sur la question du Fond commun, elle a été désignée le 29 juillet 2019 par le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres, comme représentante spéciale pour la Guinée-Bissau et chef du Bureau intégré des Nations unies pour la consolidation de la paix dans ce pays.
Elle reviendra dans le dernier gouvernement de Roch Marc Kaboré comme ministre des Affaires, une première au Burkina Faso.
Après le coup d’État de Janvier qui a Conduit le lieutenant-colonel Damiba au pouvoir, elle fait partie des premières personnes qui ont eu le courage de dénoncer les dérives. Elle finira par créer avec le Journaliste Abdoulaye Barry,son mouvement dénommé, Mouvement Burkinabè unis pour la transformation sociale (BUTS) où elle a décrié l’inconséquence et le manque de vision des dirigeants politiques à la tête de l’État, conduisant le Burkina à cette grave crise.
Saran Séré Sérémé
Saran Séré Sérémé a été l’une des figures de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. On se rappelle également que le 1er novembre 2014, après la chute du régime Blaise Compaoré , elle a été drainée par des jeunes à la télévision nationale du Burkina pour se proclamer présidente de la Transition.
Icône de la lutte pour la démocratie au Burkina Faso, elle a été nommée le 27 septembre 2017 à la tête du Médiateur du Faso, une institution chargée du renforcement de la cohésion sociale et du vivre-ensemble. Elle finira par démissionner le 21 septembre 2021, pour convenance personnelle. Depuis lors, elle n’a cessé de dénoncer la léthargie des dirigeants face aux multiples attaques que connaît le pays.
Suite à l’attaque d’un convoi de ravitaillement non loin du village Gaskindé à destination de Djibo, , l’ex médiateur du Faso n’a pas manqué d’exprimer sa colère, révoltée par « l ’insouciance et le silence des burkinabè face à ce drame ».
Juliette Bonkoungou
Juliette Bonkoungou née Yaméogo, née en 1954 est l’une des premières femmes à créer un parti politique au Burkina Faso à savoir l’Union des Sociaux Démocrates du Burkina (UDS) qui fusionnera en 1996 avec neuf autres partis pour former le Congrès pour la démocratie et le progrès ( CDP) .
Magistrate de formation, elle a occupé des postes ministériels de 1991 à 1997, avant d’être nommée présidente du Conseil Économique et Social (CES) . Elle est la seconde femme à avoir la plus longue longévité en tant que ministre au Burkina Faso, derrière Alice Tiendrébéogo-Kaboret.
En 2003, elle est nommée ambassadrice du Burkina Faso au Canada. Elle occupera ce poste jusqu’en 2012. . Ces proches la qualifient de femme modérée et rassembleur, des qualités qu’elle pourrait mettre à la disposition de pays pour une transition paisible, en plus de sa longue expérience dans la gestion de l’administration publique.
Alima Déborah Traoré/Diallo
Médiateur du Faso de 2011 à 2017, Alima Déborah Traoré/Diallo est une femme appréciée pour son sens du travail et son tempérament modéré.
Elle a occupé les postes de conseiller économique à la représentation diplomatique du Burkina Faso au Mali et chargée de programmes à la Coordination du système des Nations unies au Burkina. Elle a également dirigé l’Association des Femmes juristes du Burkina.
Fatimata Sanou/Touré
Née le 4 décembre 1967, Fatimata Sanou/Touré est l’actuel Médiateur du Faso. Magistrat de formation, elle est engagée dans la défense et la promotion des Droits humains en Afrique. A ce titre, elle a été élue présidente de l’Association des Femmes Juristes du Burkina Faso (2013 à 2017) et Vice-présidente de la Fondation pour l’étude et la promotion des Droits de l’Homme en Afrique (FEPDHA).
Elle a également participé à la rédaction de l’avant-projet de constitution de la cinquième république du Burkina Faso (2017), en qualité de commissaire représentant les associations féminines et rapporteur adjointe de ladite commission.
Elle exerçait depuis octobre 2015, la fonction de présidente de Chambre à la Cour d’Appel de Ouagadougou.
Martine yabré
Activiste pour la promotion de la citoyenneté au Burkina Faso, Martine Yabré est la Coordinatrice actuelle du Cadre de concertation des organisations et acteurs intervenants sur le genre . Féministe engagée pour la cause de la femme, elle a contribué à l’élaboration de la stratégie nationale genre et son plan de communication. Elle est sur tous les fronts concernant l’amélioration de la condition féminine, notamment la participation des femmes à la gouvernance politique.
Membre fondatrice de la coalition femme paix et sécurité du Burkina Faso, Martine Yabré conduit actuellement une vaste campagne de sensibilisation digitale sur la cohésion sociale et le vivre ensemble.
Salimata Nébié Conombo
Ministre du Genre et de la Famille sous Damiba, Salimata Nébié/Conombo est une fervente militante des droits humains. En tant que secrétaire générale de Think Tank Burkina International, elle s’est illustrée positivement dans son combat pour la paix au Burkina Faso et ses initiatives en faveur des personnes déplacées internes en particulier les femmes. Elle n’ a pas hésité une fois ministre, au côté de ses sœurs des organisations féminines pour mener des actions en faveur de la paix et la sécurité au Burkina Faso. On lui attribue la paternité de la création de la direction générale Femmes, Paix et Sécurité au sein du ministère en charge de la Famille.
Salimata est aussi une ancienne stagiaire de l’École de maintien de la Paix à Bamako au Mali ou elle fait des études de programme spécifique à la paix, à la sécurité et la gouvernance sécuritaire.
Derrière sa douceur et son tempérament modéré, se cache un femme ferme dans ses décisions et mordue du travail . Son expérience dans la gestion en tant que ministre est un atout pour diriger une transition au Burkina Faso .
Nestorine Sangaré
S’il y a actuellement une femme qui fait beaucoup parler d’elle , c’est bien Nestorine Sangaré. Engagée depuis quelques années dans l’éducation sexuelle des jeunes à travers l’initiative « Ecole de la vie », elle a réussi à renforcer son capital de sympathie en s’engageant personnellement dans l’affaire SITARAIL. Ancienne ministre de la Promotion de la femme et du genre de 2011 à 2014, Nestorine est également la fondatrice du Centre de Recherche et d’Intervention en Genre et Développement (CRIGED) en 2007.
Elle a également enseigné au département Communication et Journalisme à l’Université Joseph Ki-Zerbo, entre 2002 à 2017.
Yéli Monique Kam
Présidente du Mouvement pour la Renaissance du Burkina Faso (MRB), Yéli Monique Kam a été candidate à l’élection présidentielle de 2020. En 2018, elle a lancé sa propre entreprise, une société de courtage d’assurance. Surnomée la yennenga de l’éducation, elle a lancé en juillet 2022 le mouvement M30 Naaba Wobgo dont l’objectif est la lutte pour la rupture des accords de coopération avec la France. On se souviendra aussi qu’elle a claqué la porte à la majorité pour demander la démission de Roch Marc Kaboré, ne supportant pas l’impuissance des dirigeants face aux multiples attaques.
La rédaction de Queenmafa.net