Cette année 2022 marque le 30ème anniversaire de la mise en place du programme de bourses DAFI. Dans la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, le programme a aidé plus de 6 200 jeunes réfugiés depuis 2010. Ornella Gypsie Nestorine Banam, l’un des bénéficiaires raconte son histoire.
« Je suis réfugiée au Burkina Faso mais, originaire de la Centrafrique. J’ai 30 ans. En 2014, des rebelles ont fait irruption dans notre église à Bangui et ont ouvert le feu pendant la célébration de la messe. Ils ont tué beaucoup de gens et blessé d’autres. Parmi les morts se trouvait ma tante maternelle avec qui je vivais, alors que mes parents étaient à la frontière du Congo pour les soins de mon père, malade. Me retrouvant seule, j’ai fui pour venir au Burkina Faso.
Quand je suis arrivée ici, je me suis inscrite à l’université pour suivre des cours de nutrition, rêvant de devenir nutritionniste, pour m’occuper des enfants souffrant de malnutrition dans le monde entier.
La malnutrition est la première cause de mortalité infantile dans le monde particulièrement dans mon pays, la Centrafrique. Mon père me soutenait financièrement malgré sa maladie. Malheureusement, il est décédé en 2016 et je me suis retrouvée sans soutien. J’ai dû donc abandonner mes études, car je ne pouvais plus payer mes frais de scolarité. Je me suis alors lancée dans le petit commerce pour pouvoir subvenir à mes besoins.
En 2021, j’ai saisi l’opportunité qu’offrait le Haut-Commissariat pour les Réfugiés de postuler à la bourse DAFI. Dieu merci, j’ai été admise et j’ai pu me réinscrire pour poursuivre mes études. Cette bourse m’a redonné l’espoir que j’avais perdu, il y a cinq ans. Les allocations que je reçois me permettent de payer mon loyer et de quoi me nourrir. Ainsi, je peux me concentrer et travailler dur pour obtenir mon diplôme.
J’espère terminer mes études, décrocher mon diplôme et exercer le métier de nutritionniste pour aider les enfants malnutris.
Je remercie profondément les initiateurs de ce Programme DAFI qui redonne l’espoir aux personnes désespérées. Je voyais mon rêve brisé. Mais, grâce à cette opportunité, je suis à nouveau optimiste.
Merci au Haut Commissariat pour les Réfugiés et à tous ses partenaires qui aident les réfugiés à poursuivre des études supérieures afin de pouvoir contribuer à l’éducation et au développement à travers le monde ».
Source :UNHCR west and central Africa