Fatoumata Goro fait partie de ces jeunes filles qui ont refusé de subir le mariage forcé. A 16 ans, elle a décidé de prendre en main son destin peu importe les conséquences. Elle nous relate son histoire.
Je me nomme Fatoumata Goro. J’ai 16 ans et je viens de Dounagoubé un village dogon. Dès ma naissance, j’ai été promise à un vieil homme dans mon village. Comme ce dernier ne me plaisait pas, j’ai dû dire à mes parents que je ne voulais pas de lui car il était trop vieux pour moi.
Mon père n’était pas du tout d’accord avec ma décision. Alors j ’ai alors quitté le village pour Ouagadougou. A mon arrivée, j’étais une aide-ménagère dans une famille où il y avait déjà six autres aides ménagères.
Après un mois et demi de travail, je ne percevais toujours pas mon salaire. Donc, j’étais obligée d’arrêter le boulot et quitter le domicile de mon employeur. Aujourd’hui, je réside dans l’enceinte de l’Association de Défense des Droits des Aide-ménagères (l’ADDAD).
Chaque matin, je cherche à faire la lessive dans les familles afin d’avoir un peu de moyens pour subvenir à mes besoins. A cause de la pression de ma famille, je suis tombée enceinte d’un jeune homme. Ce jeune homme est un agent de sécurité dans une entreprise de la place et nous nous aimions.
Mais, dès que mes parents ont appris que j’étais enceinte d’un autre homme, ils m’ont bannie de la famille. Je ne peux donc plus retourner au village. Cela fait trois ans maintenant que je suis à Ouagadougou.