Les praticiens de la justice pénale de cinq pays de la sous-région, réunis à Ouagadougou, réfléchissent sur le renforcement des enquêtes sur les crimes de violences sexuelles liées au terrorisme. Cette rencontre qui se déroule du 27 au 29 septembre 2022 est organisée par le ministère du Genre et de la Famille, en collaboration avec l’institut international pour la justice et l’état de droit (IIJ).
Les femmes et les filles sont de plus en plus en proie aux violences sexuelles dans les régions touchées par le terrorisme. Enlevées à des fins d’esclavages sexuels, elles sont utilisées comme boucliers humains et kamikazes par les organisations terroristes.
En outre, les agents chargés de la question n’ont pas souvent de compétences requises pour le traitement du fléau.
« Même les professionnels qui ont la charge de ce dossier n’arrivent pas à identifier le fléau alors que les mouvements terroristes agressent de plus en plus les femmes », a déploré Barthélémy Kéré, ministre en charge de la justice, représentant du premier ministre.
C’est fort de ce constat que le ministère en charge du genre a décidé d’impliquer tous les acteurs de la chaîne pénale dans le processus d’intensification des enquêtes sur les crimes de violences sexuelles liées au terrorisme, d’où l’initiative de cet atelier.
Durant trois jours, les participants vont mener des réflexions sur les techniques d’entretien des victimes, la collecte et l’analyse des preuves, les enquêtes médico-légales et l’importance de corroborer les preuves.
« Lors de cet atelier, il sera exploré des approches novatrices à l’égard des obstacles sociétaux, religieux et traditionnels qui, historiquement entravent les enquêtes et les poursuites dans le cas de la violence sexuelle », a précisé Ousmane Guimgdé, directeur de cabinet du ministère du Genre et de la Famille.
Il est attendu de cet atelier des propositions de mécanismes pour renforcer la chaîne pénale de lutte contre les violences sexuelles. « Ils vont échanger sur les méthodologies pour parfaire leurs activités de recherche, d’enquête et d’audition des victimes », a ajouté Barthélémy Kéré, ministre en charge de la justice, représentant du premier ministre.
« Nous sommes là pour encourager les acteurs de la chaine pénale à prendre en compte ce problème et à adopter une approche centrée sur les victimes afin d’avoir du succès dans les poursuites contre les auteurs », a confié Gail Fisk Malone, directrice de programme de l’institut international pour la justice et l’état de droit.
Venus du Mali, du Bénin, du Togo, de la République Centrafricaine et du Burkina Faso, les participants sont des juges, des procureurs, des enquêteurs, des forces de défense et de sécurité ainsi que des agents de l’action sociale.
Marie SORGHO