Consommons naturel, c’est le choix de Jacqueline Nana. En effet, c’est une dame qui fait la production mécanique et instantanée de jus naturels d’ananas et d’oranges. En trois mois d’activités, Jacqueline a réussi à fidéliser de la clientèle. Elle aime bien son travail et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
Jacqueline Nana est native de Gampéla. Mais, une partie de sa famille réside à Abidjan, notamment ses oncles paternels, ses cousins, ses tantes. A chaque fois, qu’elle va leur rendre visite, elle apporte les pagnes tissés de sa mère pour les revendre. Elle remarque aussi que beaucoup de gens vendent du jus naturels à base de fruits.
« Et si je rentrais faire ça au pays ? »
Depuis que les frontières sont fermées à cause du corona virus, elle ne peut plus voyager. Que faire ? « J’ai vu que les hommes et les femmes font cette activité. J’ai dit : et si je retournais au pays faire ça pour que les burkinabè sachent que les femmes aussi peuvent créer ?», a-t-elle confié. Après réflexions, elle lance son activité.
Un petit hangar métallique, une presseuse manuelle, une glacière, des ananas, des oranges, des bidons, des ustensiles, des torchons, une poubelle… C’est ainsi que se présente la petite entreprise de Jacqueline Nana, située non loin du CENASA, à l’angle de la rue des écoles, à Ouagadougou.
Beaucoup de ceux qui empruntent cette rue l’ont remarquée. Tous les jours sauf les dimanches, jacqueline y est jusqu’au soir. Elle offre à sa clientèle des jus d’ananas, d’oranges ou de mélange, glacé ou non. Tout dépend du goût de tout un chacun.
Le premier jour, Jacqueline a commencé avec 4000 FCFA d’ananas frais et 3000 FCFA d’oranges. Motivée et ponctuelle, tous les jours, elle et son aide-ménagère sont sur les lieux au plus tard à 5h du matin. « Nous venons tôt pour que les jus soient prêts dès que les gens montent au travail. Les clients ne doivent pas venir nous attendre », mentionne-t-elle. En trois mois, sa production a augmenté.
A ce jour, elle utilise 25000F d’ananas et 10 000F d’oranges. « Les gens m’ont fait confiance. Ils m’encouragent et me félicitent. Que je suis une femme battante ! Je suis émue. Vraiment, je les remercie beaucoup. », a laissé entendre Jacqueline.
Pour le moment, les moyens financiers ne lui permettent pas de commander les fruits directement de la Côte d’Ivoire. « Je commande avec ceux qui font venir de la Côte d’Ivoire », précise-t-elle. Mais, cela ne saurait décourager la promotrice des jus naturels.
«Aucun problème de conservation »
Même si les moyens matériels sont limités, Jacqueline utilise une glacière et de la glace pour conserver les jus. Afin de garantir une consommation saine du jus, la production se fait au fur et à mesure. « A l’heure-là, je suis en pleine activité. A partir de midi, j’arrête. Quand les gens viennent, je fais en même temps pour que ça ne reste pas parce que nous n’avons pas de congélateurs », explique-t-elle.
Des clientes régulières, Jacqueline en a. C’est le cas de Dame Julie Sawadogo qui, depuis trois semaines achète ces jus naturels qu’elle considère comme très bons. « Ça m’intéresse beaucoup par rapport aux jus où on met les conservateurs. C’est ce qui fait que je suis là. Je consomme personnellement. Mais à la maison aussi, ma famille consomme parce que nous aimons tout ce qui est naturel », fait remarquer Julie Sawadogo.
Elle ne tarit d’éloges à l’endroit de Jacqueline. « Vraiment, c’est une femme battante. Chaque matin très tôt, elle est là. A n’importe quel moment, vous pouvez avoir du jus. Donc, je l’encourage à aller de l’avant. C’est un métier qui a de l’avenir. Surtout dans ces périodes où il y a beaucoup de maladies, le naturel est toujours préférable », note Julie Sawadogo.
Forte de tous encouragements, Jacqueline Nana espère dans cinq ans ouvrir son usine de production de jus naturels.
Françoise Tougry