Véhiculer des messages à travers des accoutrements est son métier et elle le fait avec amour. Elle, c’est Prisca Nina Assogba alias Asprina, artiste plasticienne performeuse béninoise. Depuis plus de quatre ans, Prisca sillonne la sous-région pour faire découvrir son métier .
La performance est une mise en scène artistique qui permet de dénoncer un phénomène. Elle permet également de véhiculer un message avec des accoutrements à base de papiers, de sachets, des cartons, du scotch, de la peinture, de l’argile ou encore du tissu. Le matériel utilisé dépend de l’histoire qui sera racontée.
La performance est une pratique artistique non encore ancrée dans les habitudes. «Certaines personnes me regardent avec un mauvais œil pensant que je fais des choses mystiques», a indiqué l’artiste.
D’autres, plus sensibles ont du mal à maîtriser leurs émotions. «Souvent, les gens pleurent. Une femme m’a dit qu’elle avait peur et qu’elle n’avait pas la force de regarder ma performance jusqu’à la fin. Une autre personne m’a dit qu’à force de m’observer, son cœur bat très vite», note-t-elle. Asprina ne se laisse pas décourager par ces différents propos car ceux qui connaissent le métier se sentent heureux.
Le plus important selon elle, c’est le message qu’elle véhicule. Ce sont entre autres, la violence faite aux femmes, le vibrant hommage aux braves femmes de chaque pays africain. En effet, il existe une performance sur la princesse Yennenga. «Sa bravoure doit être communiquée à la junte féminine africaine afin que les femmes soient des amazones», mentionne-t-elle.
« J’ai vécu la violence faite aux femmes »
Pour Asprina, la performance sert à dénoncer des phénomènes et susciter la bravoure des femmes. Victime elle-même de violences conjugales, elle s’est lancée dans ce métier. «Je relate ma propre histoire à travers ce que je fais», a-t-elle déclaré. A partir de ce moment, Asprina pense avoir réalisé qu’elle est une femme battante. Elle se bat donc pour encourager les autres femmes à rester fortes .
La femme, mère de l’humanité est le sujet principal des performances d’Asprina. Elle aborde aussi la problématique des droits de la femme et tout ce qui concoure à son épanouissement.
Pour Asprina, le plus important dans ce métier, c’est la passion. «On ne devient pas performeuse pour s’enrichir. La joie que nous procure le métier est une richesse», précise-t-elle.
La performance n’est pas la seule activité d’Asprina.
Présidente d’une ONG qui s’occupe des enfants abandonnés, elle lutte pour leur offrir une vie meilleure.
Marie Sorgho