A l’occasion de la commémoration de la journée internationale de la Famille, la ministre du Genre et de la Famille s’est adressée aux burkinabè. Dans son message que nous vous proposons en intégralité, Salimata Nébié invite l’ensemble des burkinabè à une introspection pour comprendre le processus de fragilisation de la cellule familiale, trouver des solutions pour son redressement afin de bâtir une société forte et une nation productive. Lisez plutôt.
La communauté internationale commémore le 15 mai de chaque année la Journée Internationale de la Famille consacrée par la résolution 47/237 du 20 septembre 1993 de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Cette commémoration offre l’opportunité à chaque pays de se pencher de façon particulière sur les questions liées à la famille et les enjeux sociaux, économiques et démographiques qu’elle porte. La présente édition, 28ème du genre, est placée sous le thème : « Familles et urbanisation ».
En choisissant ce thème, la Communauté internationale entend sensibiliser le public sur l’importance des politiques urbaines durables et favorables à la famille, car la forte urbanisation que connaît le monde a un impact négatif sur l’environnement, la vie et le bien-être des familles.
Le Burkina Faso n’échappe pas à cette réalité. Notre pays connaît ces dernières années une situation particulière, caractérisée par une intolérance grandissante, la récurrence de conflits au sein des communautés et des familles, une course au gain facile et à l’extrémisme violent qui dilatent les rapports familiaux et sociaux, la montée de l’incivisme et des attaques terroristes. T
ous ces maux ont créé et accentué une crise humanitaire et une crise alimentaire au sein d’un peuple dont l’esprit de solidarité, d’humilité, de dignité et de fraternité était autrefois reconnu au-delà des frontières du pays. C’est la preuve, s’il en est encore besoin, d’une famille burkinabè qui a besoin de se questionner dans le cadre du projet de refondation porté par le Gouvernement de la transition.
La commémoration de cette année est une occasion pour notre pays de comprendre l’évolution de la famille burkinabè dans ce contexte nouveau, caractérisé par une crise des valeurs, de civisme et de citoyenneté qui affecte aussi bien les fondements de la famille que de ceux de la société.
Il s’agit impérativement pour chaque Burkinabé, seul et au sein de sa communauté, de conduire l’introspection nécessaire pour comprendre le processus de fragilisation de nos familles, afin de trouver la capacité de rupture et de redressement indispensables pour bâtir une nouvelle dynamique de cohésion sociale, de stabilité économique et politique durable. Toutes ces raisons fondent notre pays à placer cette 28ème édition de la Journée Internationale de la Famille, dans un cadre plus global dénommé « Mois de la famille et de l’enfant » placé sous le thème : « Familles citoyennes ».
Le choix de ce thème vise à redonner à la famille burkinabè la place et le rôle qui sont les siens dans la sauvegarde et la restauration des valeurs d’intégrité, de solidarité, de justice, de courage et d’amour du travail qui caractérisent le peuple burkinabè. Il s’agit également d’inscrire cette action dans la continuité du travail gouvernemental, la réhabilitation du patriotisme, du respect des symboles de l’État, du goût de l’effort, de la tolérance, du respect de la diversité et de la laïcité si chèrement acquise par nos grands-parents.
Je fonde l’espoir qu’à travers ce mois, l’écocitoyenneté, la résistance au changement climatique, la solidarité et la participation active à l’émergence d’un environnement de paix, seront portées et promues au sein des familles.
Le Gouvernement de la Transition a foi en la famille burkinabè qui, malgré les difficultés, a toujours su répondre présente, lorsqu’elle est sollicitée ; une famille citoyenne, au sein de laquelle, chacun et chacune est traité (e) avec équité et non-discrimination, une famille engagée qui veille au bien-être de ses membres, en cultivant en eux le civisme et la participation citoyenne pour la construction d’un État de droit démocratique, inclusif, juste et prospère.
C’est pourquoi, j’invite tous les Burkinabè, Hommes et Femmes, Jeunes, Aînés, Filles et Garçons à observer dans leurs actes et comportements quotidiens toutes les valeurs qui font notre identité et constituent l’essence même de notre vivre ensemble.
Dans le cadre du « Mois de la famille et de l’enfant », chaque Burkinabè doit pouvoir mettre la famille au cœur de ses priorités. Ce mois commence par la commémoration de la Journée Internationale de la Famille, le 15 mai, et se termine par celle de la Journée de l’Enfant Africain, instituée par l’Union Africaine au 16 juin de chaque année.
En ce dernier jour qui rappelle le souvenir de grande tristesse, où des enfants de Soweto ont été massacrés pour la liberté et le droit à une vie décente, le Gouvernement lancera la première édition de l’Initiative « Familles citoyennes » pour soutenir les familles dans leur rôle d’éducation des enfants à la citoyenneté et aux valeurs culturelles de référence de notre nation.
À cet effet, je lance un appel à la population, aux organisations de femmes et de jeunes, aux partenaires techniques et financiers, au secteur privé national, afin qu’ils accompagnent cette initiative pour le bien-être des familles burkinabè. Notre avenir dépendra du type de famille que nous construisons aujourd’hui, la famille restant le pilier du développement solidaire et de la construction d’une nation productive et fière de son indépendance.
Bonne commémoration de la Journée Internationale de la Famille à toutes et à tous.
La Patrie ou la Mort, nous vaincrons !