A la faveur de la journée mondiale de la santé célébrée les 7 avril , votre journal Queenmafa.net a recueilli les avis de citoyens sur la qualité des soins au Burkina Faso. Ces derniers n’ont pas manqué de relever les failles liées au fonctionnement des hôpitaux et des Centre de santé et de Promotion sociale( CSPS) .
Pour Kadi Sissao en année de licence au département anglophone, le point essentiel à souligner en matière d’accès aux soins, c’est le manque d’hygiène dans les CSPS. Plusieurs fois témoin de scènes désolantes au sein des hôpitaux, Kadi Sissao raconte « Tu peux arriver trouver des femmes qui viennent pour accoucher et elles sont couchées dans les couloirs avec les nouveau-nés, ce qui expose la maman et surtout le nouveau-né aux nombreux microbes.»
Toujours selon cette étudiante, les agents de sécurité que l’on retrouve à l’entrée des hôpitaux font souvent preuve de mauvais traitement envers les malades. « Comment un agent de sécurité peut demander à une femme enceinte presque à terme ce qu’elle vient chercher dans un hôpital et au pire, vouloir des explications avant de la laisser accéder à l’entrée de l’hôpital ? », s’est-elle offusquée. Le suivi des protocoles par les médecins est également un handicap à la prise en charge des patients qui sont très souvent dans des situations difficiles.
Pour Léa Pagbelguem en année de licence en lettres modernes, les protocoles avant d’offrir les soins aux patients est un problème qu’il faut revoir dans le domaine de la santé. « Quand tu pars pour te soigner au CMA, on te demande pourquoi tu es venu au CMA. Ils demandent même de repartir au CSPS pour qu’on te réfère au CMA. Mais, si un CMA est proche de ta maison et que pour une urgence tu vas directement là-bas, comment tu fais ? Normalement tu dois pouvoir te faire soigner au CMA sans problème », a-t-elle martelé.
Léa Pagbelguem pense également qu’il faudrait faire de la gratuité des soins une réalité. « Parce que ce n’est pas vraiment le cas partout. La gratuité des produits pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes est une bonne initiative. Mais, on ne peut pas avoir de médicaments. Il n’y a que le paracétamol et l’amoxicilline qui sont disponibles. Ils peuvent ajouter des spécialités pour au moins diminuer les frais au sein des CSPS », a-t-elle ajouté. Elle propose enfin que les autorités soient plus regardants sur la qualité du travail des sages-femmes.
« La tendance est que si on a besoin de soins de qualité, il faut aller en clinique.»
Pour Eunice Naré, entrepreneure , il faudrait de toute urgence revoir les conditions des CSPS pour faciliter la prise en charge des malades en matière de premiers soins. Il faudrait recadrer certains agents, plus occupés à développer leurs activités personnelles que de s’occuper des malades hospitalisés. Il y a trop de moustiques et peu d’hygiène dans les salles. Les accompagnants et même les malades en font les frais.
Pour Eunice Naré, il faut veiller à un meilleur traitement des patients au sein des CSPS car aujourd’hui, les gens ont tendance à aller dans les cliniques où ils sont convaincus de recevoir des soins de qualité. Cependant, c’est une question de grands moyens financiers. Ce que bon nombre de burkinabè ne peuvent pas se permettre, a-t-elle déploré.
« Permettre aux médecins de vivre dignement de leur métier.»
Adjiratou Tall quant à elle, salue les efforts déjà consentis par les agents de santé pour assurer ce bien si précieux qu’est la santé. Toutefois, des efforts restent à faire. « Souvent, les médecins en se fiant à la poche des patients, les qualifie de bons ou mauvais patients », a t-elle confié.
Au niveau des infrastructures, elle souhaite plus d’ efforts pour rendre
disponibles des ambulances par exemple pour une meilleure prise en charge des cas urgents et des accidentés. « Je voudrais que les medecins soient plus ouverts envers les jeunes qui sont souvent très mal informés », a-t-elle conclu.
En somme, pour ces citoyens, des acquis ont été engrangés dans le domaine sanitaire au Burkina Faso. Mais, force est de reconnaître que bien de défis restent encore à relever pour un meilleur accès à la santé au Burkina Faso.
Berny G.