L’association Taafé Vision a présenté les films courts métrages des femmes bénéficiaires du projet : « De l’idée au court métrage » ce jeudi 31 mars 2022 à Canal Olympia de Ouaga 2000. La projection de ces films intervient après une formation des femmes à l’écriture et à la réalisation de court métrage fiction.
«La Juge T. Blanche », est le titre du film court métrage de Nafissatou Laguempedo, une des bénéficiaires du projet « de l’idée au court métrage ». Inspiré de faits réels, le film retrace l’histoire d’une fille violée par son père et contrainte par sa mère de garder le silence. La fille a porté les séquelles du viol et après le décès de sa mère, elle était désemparée. Une fois devenue juge, elle s’est retrouvée face à son père qui a voulu encore reproduire son acte et c’est à cet instant que le drame s’est produit : elle a tué son père avec un couteau.
A en croire la réalisatrice, ce film est un moyen pour dénoncer les violences faites aux femmes afin de susciter un changement de comportement. « La femme est beaucoup opprimée et à travers ce film, j’ai voulu dénoncé les violences basées sur le genre. On fait de notre mieux pour faire changer les mentalités avec ce genre de film », a laissé entendre Nafissatou Laguempedo, réalisatrice du film «La Juge T. Blanche ».
Avec son film « au-delà de l’amour », Esther Bancé, une autre bénéficiaire du projet « de l’idée au court métrage »tire la sonnette d’alarme sur l’extrémisme violent. Son film parle d’une mère qui a dénoncé son fils à la police après avoir découvert que ce dernier exerçait une activité dangereuse.
« Je veux monter que les femmes ont une part de responsabilité dans cette lutte contre l’extrémisme violent et aussi interpeller les jeunes de ne pas s’adonner à des activités louches », a exprimé », Esther Bancé, bénéficiaire du projet « de l’idée au court métrage ».
A l’issue de la projection, la présidente de l’association Taafé Vision a émis le souhait de voir ces films être utilisés comme moyen de sensibilisation et de lutte contre les violences basées sur le genre et contre l’extrémisme violent.
« On espère que ces films feront l’objet de projection débat pour que les gens puissent débattre sur le rôle des femmes dans la lutte contre l’extrémisme violent et les violences basées sur le genre afin d’apporter un changement social », a souhaité Azaratou Bancé, présidente de l’association Taafé Vision.
« De l’idée au court métrage »
Initié par l’association Taafé Vision, « De l’idée au court métrage » est un projet de formation de femmes à l’écriture et à la réalisation de court métrage fiction. Suite à l’appel à scénario, 10 femmes ont été sélectionnées pour la formation.
Selon la présidente de l’association Taafé Vision, l’objectif de ce projet est de militer pour un plus grand nombre de femmes dans l’industrie cinématographique et veiller à la prise en compte du genre dans les productions audiovisuelles. « Nous avons décidé de mettre en place ce projet pour permettre aux femmes de s’exprimer, d’être plus présentes sur la scène cinématographique. », a mentionné Azaratou Bancé.
Sponsor du projet « de l’idée au court métrage », canal+ a accompagné Taafé Vision dans la réalisation de son projet. L’accompagnement de Canal+ a consisté à appuyer l’association Taafé Vision sur le plan technique et logistique.
« Nous sommes là pour les accompagner, elles ont de très beaux projets, elles se battent, elles valent autant que les hommes. Elles le prouvent par ces films, nous avons voulu être à leur côté. Notre contribution c’était d’aider taafé vision à trouver des techniciens, un espace pour la diffusion de ce projet», a déclaré Jonathan Lett, directeur général de Canal+.
Le projet a été cofinancé par le Fonds de Développement Culturel et Touristique dans le cadre du Programme d’Appui aux industries créatives et à la gouvernance de la Culture (PAIC-GC).