Une conférence débat autour de l’ouvrage « Femmes de devant ! »: Combat du leadership féminin au Burkina Faso, a eu lieu ce vendredi 18 mars 2022 à Ouagadougou. Cet ouvrages qui se veut une aubaine pour penser le leadership féminin dans notre société est le fruit de recherche d’une équipe de huit chercheurs de l’Institut des sciences des sociétés (INSS) et du Forum for Africa Studies de l’université d’Uppsala en Suède, dans le cadre du programme « le Burkina Faso vu par le bas » de la de la coopération suédoise.
Le constat est amer: les femmes sont très peu représentées dans les sphères décisionnelles et surtout dans la sphère politique. A titre d’exemple, de 2020-2022 l’on note la présence de 9 de femmes ministres sur 25, soit un pourcentage de 28,1%.
L’ ouvrage « Femmes de devant ! »: Combat du leadership féminin au Burkina Faso a permis d’analyser les contextes, structures et circonstances qui conditionnent la participation des filles et des femmes dans l’espace public, dans les sphères de prise de décision et dans les rôles de leadership dans les arènes locales du Burkina Faso. Les principaux thèmes abordés sont entre autres, les caractéristiques d’une femme leader, l’espaces du leadership féminin, la vie sociale et trajectoire individuelle de la femme leader.
Cette étude a révélé, selon Sten Hagberg, professeur d’université en Suède, membre de l’équipe de recherche ,un paradoxe au niveau du leadership féminin au Burkina Faso. En effet, autant on constate une forte implication des femmes dans la vie politique et publique, surtout en tant de crise, on constate une faible représentativité dans les sphères de décision. « D’un côté on a la visibilité des femmes mais de l’autre côté à une maigre représentation de femmes au niveau communal et national. C’est pourquoi nous nous sommes intéressées aux conditions et contexte de la participation des filles et des femmes », a-t-il expliqué. Pour ce dernier, la compréhension du mot leader au niveau des femmes demeure une polémique. « Les femmes leaders sont traitées de femmes garçons, femmes légères. Et nous avons voulu savoir ce que les femmes leaders des communautés pensent de tous ses qualificatifs », a-t-il ajouté.
A l’issue des recherches dans 14 communes du Burkina Faso, le directeur de l’Institut des Sciences des Sociétés (INSS ), Ludovic Kibora soutient qu’il faut des appuis financiers pour la réalisation des activités génératrices de revenus pour les femmes, et le respect de la loi du quota genre, pour des transformations profondes au sein de notre société.
Pour Susanne Allden, chef de coopération à l’ambassade de Suède, les travaux de cette étude, montre qu’il faut prendre en compte toutes les couches de la société, pour une meilleure inclusion des femmes dans les sphères de prise de décision. « Il y a du potentiel . Il nous faut chercher comment on peut appuyer les femmes pour qu’elles puissent entrer dans les sphères de prise de décision mais surtout rester pour continuer la lutte ensemble », a-t-elle expliqué.
Berny G