A l’occasion de la commémoration de la 165e journée internationale de la femme, le ministère en charge du genre a organisé ce 8 mars 2022 à Ouagadougou un panel sur les défis du Burkina Faso en matière de sécurité et de santé. Il a été question au cours de ce panel de proposer des solutions pour une meilleure prise en charge des femmes et des filles en situation de crise sécuritaire et sanitaire.
En proie aux attaques terroristes depuis 2015, le Burkina Faso fait face à une crise sécuritaire qui n’est pas sans conséquences sur les femmes et les filles. A l’occasion de la commémoration du 8 mars 2022, les femmes ont mené la réflexion sur les moyens de protection en faveur de la gent féminine en cette période de crise sécuritaire. «La crise sécuritaire au Burkina Faso constitue un véritable désastre pour les droits humains. Les jeunes filles et les femmes sont beaucoup plus vulnérables et exposées dans cette crise », a déploré Natacha Sawadogo/Zoungrana commissaire principal de police et panéliste. Cette panéliste a échangé avec les femmes sur les effets de la crise sécuritaire sur les femmes et les jeunes filles.
Au cours de son allocution, la commissaire principal de police a révélé les difficultés auxquelles les femmes font face en cette période de crise sécuritaire. « Agressions sexuelles, pertes en vie humaine, enlèvements, difficultés d’accès à l’eau, etc, tout ceci est l’impact de la crise sécuritaire sur les femmes et les filles », a fait savoir la panéliste à l’assistance. De son point de vue, la construction des centres d’accueil et la dynamisation de la solidarité pourraient contribuer à une meilleure prise en charge des femmes en ce temps de crise sécuritaire. Au nombre des solutions pour une meilleure prise en charge de la gent féminine, la panéliste propose également une assistance médicale des victimes de la crise sécuritaire, l’organisation des séances de sensibilisation sur les bons réflexes en matière de sécurité et la promotion des services publics répondant aux besoins de l’autre moitié du ciel.
Selon la coordinatrice régionale des organisations féminines du Centre, la réponse humanitaire ne suffit pas pour répondre aux besoins des personnes déplacées internes. Elle suggère aux autorités de renforcer la sécurité à travers le déploiement massif des forces de défense et de sécurité dans les zones à risque.
« Il faudrait renforcer davantage la présence militaire et surtout civil notamment les volontaires pour la défense de la patrie dans les sites et les localités à fort défis sécuritaire », a proposé Djeneba Kiemdé/Ouédraogo, coordinatrice régionale des organisations féminines du Centre.
Une célébration sobre avec une pensée pour les déplacées internes
Le ministère de tutelle de la femme a décidé de commémoré le 8 mars 2022 sans festivités. Selon le directeur de cabinet du ministère en charge du genre, la célébration du 8 mars 2022 se veut sobre avec une pensée en faveur des personnes déplacées internes. Dans le cadre de la célébration de cette journée, le ministère a prévu un repas communautaire pour tous les déplacées internes. « Dans toutes les régions à forts défis sécuritaire, des repas communautaires seront servi à ces déplacées internes pour leur permettre d’avoir un repas de qualité au-delà de la commémoration », a mention Seydou Soulama, directeur de cabinet du ministère en charge du genre.
Le Burkina Faso commémore le 8 mars 2022 sous le thème : Défis sécuritaire et sanitaire : quelles stratégies pour une meilleure protection des femmes ?