Après la prise de pouvoir par le MPSR (mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration) le président du MPSR a annoncé la nomination d’une seule femme sur 15 membres du comité technique en charge de l’élaboration des projets de textes de l’agenda de la transition. Le 1er mars, il y a également eu une nomination de gouverneurs avec aucune femme. Martine Yabré, présidente du cadre de concertation des organisations intervenant sur le genre et la participation citoyenne des femmes au Burkina Faso, tire la sonnette d’alarme sur son compte Facebook pour une meilleure inclusion des femmes dans la lutte contre l’insécurité.
NOUVEAU POUVOIR ! NOUVEAU DÉFIS!
NOUVELLES ALTERNATIVES?
MON MESSAGE AUX NOUVELLES AUTORITÉS.
IL FAUT DÉJÀ REPENSER LES CADRES DE DIALOGUES AFIN QU’ILS SOIENT PLUS INCLUSIFS !
SI L’ETALON ANNONCÉ ARRIVE AVEC UN PIED CASSÉ, LA CHEVAUCHÉE SERA DIFFICILE
Excellence Monsieur le Président du Faso, les couleurs annoncées par le MPSR en matière d’inclusion ne sont pas du tout rassurantes.
Dès les premiers instants, de votre prise du pouvoir, vous aviez donné le ton avec la nomination d’une seule femme sur 15 membres du comité technique en charge de l’élaboration des projets de textes et l’agenda de la transition.
C’est avec consternation que nous avons accueilli après la signature de la charte, ce 1er mars 2022, les nominations de gouverneurs, qui a notre sens viennent contredire la vision inclusive de la lutte contre l’insécurité qui jusque-là a été le fait des hommes.
Toutes les crises dans lesquelles le Burkina Faso s’enlise sont les résultantes d’une gouvernance en majorité par des hommes !
Vous conviendrez avec nous que la lutte contre l’insécurité ne pourrait être le seul fait des hommes de tenues !
A notre avis, votre stratégie de lutte devra inclure impérativement des femmes et des hommes de tenues ainsi que des civils.
Dans ce sens, nous venons humblement vous interpeller sur cette situation et également attirer votre attention sur la nécessité de travailler à rectifier le tir en matière d’équité et de justice sociale.
La transition que nous entamons doit trancher avec celle de 2015 qui n’a pas du tout favorisé l’inclusion, le respect effectif des droits humains, et qui a consacré un vrai recul en matière de responsabilisation de la femme au Burkina Faso.
Excellence Monsieur le Président du Faso, vos actions doivent permettre de consolider les maigres acquis que nous avions.
Vive la paix. Vive le pays des femmes et des hommes intègres !
Martine YABRE